Saint-Esprit était la ville de la poésie ces derniers jours, et particulièrement, samedi 10 mai pour la clôture de la 4e édition du festival Mai.Poésie, organisée par l’association Balisaille.
Parmi la centaine de textes jugés « conformes » aux exigences du Prix international de l’invention poétique, le comité de lecture, présidé par Catherine Boudet (Ile Maurice-La Réunion), en a sélectionné 19, dont 6 en langue créole pour la finale. Samedi 10 mai, lors de la soirée de clôture du festival Mai.Poésie, le jury, présidé par le poète marie-galantais, Max Rippon, a proclamé les résultats du Prix international de l’invention poétique 2025.
Ecrivain, comédien slameur, dramaturge, metteur en scène…, Rolaphton Mercure (Haïti) remporte le Prix international de l’invention poétique pour son texte, De Legba la voie. Lauréat aux multiples talents, Rolaphton Mercure était à l’affiche de Freda, de Gessica Généus, primé à Cannes (2021) et, plus récemment, de Kidnapping, de Bruno Mourral. Rolaphton Mercure a déjà été primé en tant que slameur. En 2013, il a reçu le prix Caraïbes en création, attribué par l’Institut français.

Un ouvrage à venir
En 2021, son texte, Fuck Dieu, Fuck le vodou. Je ne crois qu’en mon index, a obtenu le Prix de la dramaturgie francophone. Titulaire d’un master en Créations contemporaines et industries culturelles, Rolaphton Mercue a publié plusieurs ouvrages, dont Bel Ogou d’avant rouge (éd. Atlantiques déchaînés), Symphonies des foules automatiques (éd. Cailloux des chemins). Prochainement, il publiera Dantò Pleura (éd. Unicité).
L’errance au bout de la langue, de Roberto Louis-Charles (Haïti) obtient le 2e prix.
Dans la catégorie langue créole, le jury a adressé ses encouragements à l’auteur mauricien, Kersley Chowrimootoodit Listoryin, pour Enn Devwar Memwar, et à George Goddard (Sainte-Lucie) pour Kafè lè bonmaten.
À la rencontre du public



Le grand récital Déblosaille, organisé pour la soirée de clôture, a ouvert une large fenêtre sur les textes des auteurs invités (Nour Cadour, Xavier Gros, Laëtitia Juraver, Florent Couao-Zotti, Daniel Pujol, Iléus Papillon, Yawa, Samuel Dégni, Mappie, Varonique Kanor, Simone Lagrand, Witerman Kenley Jean…), avec une lecture poétique, sous la direction de Carène Duquesnay, et rythmée par le talentueux Bambouman.
Organisé par l’association Balisaille, présidée par Serge Florent, et placé sous la direction artistique de Faubert Bolivar, le festival Mai.Poésie a permis, pour la 4e année consécutive, à des auteurs venus du Bénin, de Côte d’Ivoire, d’Haïti, de Guadeloupe, de l’Hexagone, de se joindre aux poètes de Martinique pour faire rayonner la poésie dans les communes de l’île.
La ville de Saint-Esprit, engagée pour la culture

Du 1er au 10 mai, Fort-de-France, Le Prêcheur, la Trinité, le Vauclin, le Lorrain, le François, Saint-Esprit, ont accueilli les invités du festival. Partenaire de la première heure de l’événement, la ville de Saint-Esprit, par la voix du maire, Fred Michel Tirault, et des élus présents à la soirée de clôture, n’a pas caché sa satisfaction de voir le festival prendre plus d’ampleur chaque année.
« La culture est un axe fort de développement pour notre commune, confirme Fred Michel Tirault, maire de Saint-Esprit. La culture, c’est ce qui élève, ce qui fait grandir, ce qui nourrit l’esprit. La culture et l’art rendent les gens heureux. Démocratiser la poésie, la rendre proche de la population c’est très important pour sortit de l’entre-soi, des échanges entre écrivains… La démarche de Balisaille qui consiste à porter la poésie un peu partout, auprès de tous les publics est nécessaire. Nous sommes déjà impatients d’accueillir la 5e édition ! »
Résolument engagée pour la culture, la ville de Saint-Esprit est la première d’Outre-Mer à obtenir le label Centre culturel de rencontre, attribué par le ministère de la Culture.