Avant les deux jours de célébration programmées en Guadeloupe, les 16 et 17 mai, avec Ayibobo Haïti, proposé par Lyonel Trouillot et la ville de Basse-Terre, les chaînes La 1e consacrent un temps forts à Haïti, jeudi 15 mai, entre série inédite et documentaires.

La série Lakay Nou – qui signifie Notre maison ou, de façon plus familière, Chez nous en créole – suit un couple québécois d’origine haïtienne. Coincés entre deux générations, Myrlande et Henri tentent de tracer leur propre voie, en osant enfin saisir les opportunités qui s’offrent à eux, non sans provoquer quelques remous au sein de leur famille…
D’un côté, il y a la génération de leurs trois enfants, âgés de 10 à 20 ans, nés au Québec et purs fruits de la culture d’ici plus que de celle de leurs aïeux. Et de l’autre, celle de leurs parents, nés en Haïti, attachés à leurs racines et aux attentes plus traditionnelles de leur génération. Ils sont omniprésents dans leur vie, surtout les parents d’Henri qui habitent juste à côté de chez eux. Or, à l’aube de la quarantaine, Myrlande et Henri osent enfin tracer leur propre voie en saisissant de nouvelles opportunités qui se présentent…
Cet épanouissement personnel et professionnel ne sera pas sans impact sur le clan, pour le meilleur et le pire, mais toujours pour nous faire rire (avec eux) !
- Jeudi 15 mai, à 20.30 sur Martinique La 1e et à 20 h 35 sur Guadeloupe La 1e
Les origines de la culture haïtienne
Multirécompensé lors de festivals internationaux, le documentaire, Ayiti, une histoire haïtienne explore la diversité et la beauté artistique qui caractérise Haïti au-delà des récits de violence. Un hommage à la beauté et à la force de la culture haïtienne et un rappel de l’importance de ce pays dans le monde d’aujourd’hui.

Avec l’assassinat du président de la République Jovenel Moïse en 2021 et la démission du Premier ministre, Ariel Henry, en 2024, Haïti est en proie au chaos et à la guerre civile. Jimmy Chérizier alias Barbecue, chef de guerre à la tête d’un gang puissant, est aux portes du pouvoir. Mais, au-delà du chaos, ce pays est riche, riche de sa culture qui témoigne d’une grande vitalité créatrice. Loin de s’éteindre, elle semble au contraire s’alimenter de la situation sociale, économique et politique d’un pays en faillite. Aujourd’hui, Haïti vit pour et grâce à sa culture, c’est à travers elle qu’elle transmet son identité et ses particularismes.
Des ghettos de Port-au-Prince aux campagnes reculées, ce documentaire explore les origines de la culture haïtienne et sa diversité artistique foisonnante.
Une pléiade de philosophes, d’anthropologues, d’historiens et d’artistes livrent leur regard et leur amour pour leur pays et son histoire, aussi singulière que douloureuse. Le documentaire met en exergue l’art haïtien comme levier pour un avenir meilleur. Entre art, philosophie et mythes, Ayiti, une histoire haïtienne invite à un voyage extraordinaire dans lequel Haïti apparaît dans toute sa complexité créatrice.
- Jeudi 15 mai, à 21.50, sur Martinique La 1e
Haïti, la rançon de la liberté
Pour comprendre les drames qui déchirent le pays aujourd’hui, il est indispensable de se pencher sur son histoire. À l’occasion du bicentenaire de la reconnaissance de l’indépendance de Haïti, le chef de l’État a annoncé la création d’une commission franco-haïtienne chargée d’étudier l’impact sur le développement du pays de l’indemnité imposée au XIXe siècle par la France à Haïti en guise de dédommagement après son indépendance. Cette commission, composée d’historiens, aura pour mission d’explorer deux siècles d’histoire marqués par les difficultés à préserver une indépendance douloureusement acquise.

En Haïti, la situation est grave. Des bandes criminelles contrôlent presque tous les quartiers de Port-au-Prince, ainsi que les routes qui y mènent et s’en prennent aux sites stratégiques du pays : académie de police, aéroport et plusieurs prisons. Plusieurs milliers de personnes ont fui leur maison, et l’accès aux services sociaux de base est plus périlleux que jamais, aggravant davantage un quotidien déjà précaire.
Surnommé « la perle des Antilles » durant la colonisation française, Haïti est le premier pays à se libérer de l’esclavage au terme d’une longue et sanglante guerre d’indépendance contre les troupes napoléoniennes. Mais, au XIXe siècle, la France impose une dette colossale de 150 millions de francs or à son ancienne colonie. Un paiement exorbitant qui condamne la jeune nation à la pauvreté et au sous-développement chronique, entraînant l’instabilité politique, des crises alimentaires et la violence sur fond de catastrophes naturelles.
Deux cent vingt ans après la proclamation d’indépendance, cette histoire laisse un sentiment amer et de profonde injustice au sein de la population. La priorité des habitants est de survivre, mais ils n’oublient pas ce passé douloureux.
- Jeudi 15 mai, à 22 h 05 sur Guadeloupe La 1e
- Samedi 17 mai, à Basse-Terre, auditorium Jérôme-Cléry, à 18 heures. Billetterie : https://bit.ly/3YmQ2gn.