Don d’organes : parlez-en à vos proches

Le 22 juin marque la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes. Un moment particulier pour signifier à ses proches son consentement – ou non – pour le don d’organes.

En Guadeloupe, et ailleurs, l’absence de consentement préalable conduit à de nombreux refus des familles. La Journée nationale de réflexion sur le don d’organes, le 22 juin, est l’occasion pour l’Agence régionale de santé, l’Agence de la biomédecine et le CHU de Guadeloupe de sensibiliser chacun à l’importance du don d’organes en exprimant son souhait à ses proches. À défaut, les équipes médicales sont confrontées à un « important taux de refus de la part des proches », explique le Dr Roland Lawson, responsable de la coordination hospitalière du prélèvement d’organes et de tissus au CHU de la Guadeloupe.

Dr Lawson (à droite), responsable de la coordination hospitalière du prélèvement d’organes et de tissus au CHU de la Guadeloupe, avec Dr Lucile Blondeau, néphrologue (à gauche) et Esther Alonzeau, infirmière coordinatrice de la greffe rénale.

L’établissement qui assure les transplantations pour les patients de Guadeloupe, Guyane et Martinique indique que la liste d’attente compte 250 demandeurs… et autant qui attendent d’être inscrites ! Or, en moyenne, le CHU ne réalise que 30 à 35 greffes par an, faute de dons.

Un déficit de dons

« Compte tenu des besoins, nous devrions effectuer environ 50 greffes par an, poursuit le Dr Lawson. En parler permet de sauver des vies, surtout en Guadeloupe où la maladie rénale chronique favorisée par le diabète et l’hypertension, touche deux fois plus de personnes que dans l’Hexagone. »

Transplantés en Guadeloupe, Cindy Gob, aujourd’hui jeune maman, et Charly Martino, ont tous deux reçus un rein qui a modifié leur quotidien. Quand la maladie de Cindy survient, à 23 ans, elle a dû subir des séances de dialyse. Au bout de 3 ans et demi, un coup de fil a changé le cours de sa vie : un greffon était disponible. « Je n’oublierai pas ce jour ! À la fois, on est dans la joie de recevoir un rein, mais en même temps, on pense à la peine de la famille qui a perdu un proche… ». Grâce à ce rein, ce qui n’était pas envisageable auparavant est devenu possible : Cindy, qui continue d’être suivie, a donné naissance à un petit garçon, en 2024.

Dialysé depuis 2018, Charly Martino a été transplanté le 22 décembre 2023. Une opération qu’il vit comme une renaissance. « J’avais vraiment du mal à supporter la dialyse, se souvient-il. Aujourd’hui, c’est vraiment autre chose ! Je peux à nouveau conduire, faire du sport…, tout en ayant une pensée pour celui ou celle qui m’a permis de bénéficier d’un rein. »

Un don d’organe spontané, c’est possible

Dr Pascale Piednoir, médecin pour l’Agence de la biomédecine de Guadeloupe, Martinique, Guyane, a animé la formation pour les équipes du CHU.

Chacun a aussi la possibilité de faire un don d’organe de son vivant à un membre de sa famille, un ami… Une pratique qui fait aussi face à une certaine réticence. Pourtant, le prélèvement d’organes et la transplantation sont des opérations très encadrées par des équipes pluridisciplinaires.

Le donneur, dont le coeur et les vaisseaux doivent être en bonne santé, est suivi pendant plusieurs mois avant l’opération. Pour des examens qui permet de s’assurer qu’il n’encourt aucun risque, mais aussi que donneur et receveur sont compatibles.

Pour permettre aux chirurgiens, médecins-réanimateurs, infirmiers du CHU directement impliqués dans la démarche auprès des familles pour le prélèvement d’organes, de mieux aborder cette étape délicate, une formation était organisée cette semaine, avec l’Agence de la biomédecine de Guadeloupe, Martinique et Guyane. Vingt-huit professionnels y ont pris part.

Cécilia Larney

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