Opinion. Haïti – Canada, rien ne va plus ?

PAR FRANTZ DUVAL

Ce 1er juillet est la fête nationale du Canada. Officiellement, ce pays est un ami privilégié de la République d’Haïti. L’aide du Canada à Haïti est l’une des plus importantes et la communauté haïtienne installée au Canada est très significative. Et pourtant, ce 1er juillet est d’une discrétion assourdissante. 

Que se passe-t-il donc ?

Officiellement, tout va bien. Le Canada après avoir soutenu le Premier ministre Ariel Henry a pesé pour porter le Conseil Présidentiel de Transition au pouvoir. Les Canadiens ont été, pendant longtemps, en première ligne pour soutenir la Police nationale d’Haïti. On ne compte plus les déclarations, interventions et décisions du Premier ministre Justin Trudeau au sujet de la crise haïtienne. 

Officieusement, bien avant le changement de Premier ministre au Canada, le grand amour s’était évaporé. Le Canada a tenté de faire sortir du CPT les trois membres inculpés dans l’affaire de corruption présumée dite « affaire BNC ».

L’ambassadeur du Canada en Haïti, pour marquer sa désapprobation, participe rarement aux activités impliquant des membres du CPT et évite très souvent de répondre lui-même aux invitations officielles. 

L’ambassadeur désigné par le CPT pour représenter Haïti au Canada n’a pas été agréé. Les annonces d’aide canadiennes en faveur d’Haïti ou de la PNH ont disparu de la circulation. 

Quand le banquier Mark Carney a été élu en mars 2025 Premier ministre du Canada, étant du même bord politique, le parti Libéral, que son prédécesseur Justin Trudeau, Port-au-Prince a oublié de le féliciter chaleureusement. 

Ce 1er juillet 2025, jusqu’à 6 heures du soir, ni le président du CPT, ni le Conseil présidentiel de Transition, ni le Premier ministre ou son bureau, ni le ministre des Affaires étrangères ou son ministère n’ont publié de notes pour dire bonne fête au Canada, aux Canadiens, encore moins aux dirigeants de ce pays ami. 

Il y a un grand froid entre les deux pays. Une distance grandissante. Un désamour. 

La diplomatie haïtienne ces derniers temps perd toutes les aptitudes apprises et requises depuis la création de l’État haïtien. 

Chaque épisode de la gazette diplomatique non écrite illustre le chaos, l’inconsistance, l’incompétence et l’irresponsabilité dans la conduite des affaires du pays. Le président du Conseil présidentiel de Transition se plaint ouvertement des lacunes de notre appareil diplomatique. Les échos parvenus à la presse confirment l’existence de grands malaises, de profondes faiblesses et l’expression officielle de la conduite des affaires laisse à désirer. 

Ce 1er juillet 2025, rien ne va avec le Canada. Mais pas seulement avec le Canada. 

*Rédacteur en chef du Nouvelliste

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