26-juillet : journée internationale des mangroves, un écosystème menacé

L’Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor) alerte sur la dégradation des mangroves et déploie des actions pour sauvegarder leur santé. Les Outre-Mer sont particulièrement concernés.

Acteurs et régulateurs indispensables à l’équilibre de la planète, les mangroves, méconnues, tout comme les herbiers marins, sont des écosystèmes dits « associés » aux récifs coralliens qui forment des « forêts » aquatiques à l’interface entre l’eau douce et l’eau de mer, en amont du lagon, sur le littoral.

Les mangroves représentent un des écosystèmes les plus productifs au monde. Elles assurent un rôle clef et indispensable pour :

  • Protéger le littoral : le réseau de racines et la densité des arbres ou arbustes tropicaux sont des freins à la violence des vagues et des remparts pour protéger le littoral.
  • Abriter une faune abondante et variée : mollusques, crabes, poissons, lézards, serpents, tortues et oiseaux.
  • Épurer les eaux : elles réduisent la pollution des eaux grâce notamment à l’absorption de l’azote excédentaire.
  • Atténuer les effets du changement climatique : les mangroves comptent parmi les écosystèmes les plus riches en carbone de la planète. Elles stockent plus de 6 gigatonnes de carbone dans leur biomasse et leurs sols.
  • Assurer l’équilibre des écosystèmes marins : les mangroves assurent la bonne santé et l’équilibre des écosystèmes environnants.

Elles sont fortement connectées à d’autres écosystèmes très riches tels que les récifs coralliens tropicaux et les herbiers marins. En réduisant les flux de sédimentation et de pollution issus du bassin versant, en abritant de véritables nurseries pour les espèces côtières et marines, et en produisant des nutriments.

90% des mangroves en Guyane et en Nouvelle-Calédonie

La France possède 87 796 ha de mangroves, présentes dans 9 collectivités d’Outre-mer dans les 3 grands bassins océaniques. 90% des mangroves françaises sont situées en Guyane et en Nouvelle-Calédonie.

Le dernier bilan de l’Ifrecor sur l’état de santé des récifs coralliens, mangroves et herbiers marins des Outre-Mer français a révélé une dégradation des mangroves contrastée selon les territoires et parfois alarmant.

Sur chaque territoire, des observations, mesures et actions de protection sont donc à déployer.

Quelles actions pour protéger les mangroves ?

Un réseau d’observation et d’aide à la gestion des mangroves (ROM), l’un des trois réseaux de surveillance de l’Ifrecor, piloté par le Pôle-relais zones humides tropicales du comité français de l’UICN, a engagé plusieurs actions pour renforcer la connaissance, la gestion et la conservation des mangroves ultramarines :

Un statut de protection (aires protégées ou autres)

L’objectif de la stratégie nationale biodiversité 2030 est que la surface de mangroves faisant l’objet de mesures de conservation atteigne 65% d’ici 2030 (contre 57 % aujourd’hui).

Une politique de maîtrise foncière

Le Conservatoire du littoral assurait fin 2020 la protection de 25 000 ha de mangroves : 87% des mangroves de Martinique, 78% des mangroves de Guadeloupe, et 85% des mangroves de Guyane. Il vise à poursuivre la mise en œuvre des procédures d’affectations de surfaces de domaine public maritime naturel, avec une attention particulière sur les mangroves en Guyane.

Ajustement du protocole de suivi Manram : ce protocole d’évaluation rapide de l’état écologique des mangroves est en cours d’adaptation par le réseau d’observation et d’aide à la gestion des mangroves (ROM) aux Antilles. Il a pour vocation de permettre aux gestionnaires de recueillir des données simples et reproductibles pour orienter la gestion et la restauration.

Cartographie diachronique des mangroves : en appui au programme Écosystèmes du Comité français de l’UICN, le ROM a participé à une étude sur l’évolution de la surface des mangroves depuis les années 1950, révélant des tendances contrastées selon les régions (pertes à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, stabilité en Martinique et Mayotte, gains en Guadeloupe ou Wallis).

Liste rouge des mangroves : une évaluation des mangroves des Antilles et du Pacifique selon les critères de la Liste rouge des écosystèmes de l’UICN est en cours. Les résultats de ces évaluations sont prévus pour fin 2025.

Un annuaire national en ligne a été créé pour recenser les initiatives, compétences et projets sur les mangroves dans les Outre-Mer. 

Une méthode de suivi post-cyclonique, la méthode Darama, développée par l’Université de Mayotte et Creocean pour le compte de l’Ifrecor permet de faciliter la mise en œuvre des évaluations après un cyclone, en restant adaptée aux réalités écologiques et aux conditions logistiques du terrain à Mayotte.

Un label bas-carbone des projets de préservation des mangroves

Pour encourager la protection et la restauration des mangroves, et financer ces opérations, une méthodologie visant à certifier du Label bas-carbone des projets de préservation des mangroves a été développée par le bureau d’études Eco-Act, en lien avec la Direction générale de l’énergie et du climat. Cela permettra de valoriser le formidable potentiel de carbone bleu des mangroves et de dégager de nouvelles ressources à allouer à leur conservation.

Pour aller plus loin

Une plateforme de financement participatif permet d’agir. La Fondation de la Mer a créé, en 2021, en partenariat avec l’Ifrecor, la plateforme de financement participatif SOS Corail. Son but est de réunir et de fédérer le plus grand nombre d’acteurs pour œuvrer en faveur de la protection et la gestion durable des récifs coralliens, les mangroves et les herbiers. Cette plateforme permet de récolter et de redistribuer des fonds pour déployer des actions concrètes dans le but de préserver ces écosystèmes.

Chaque citoyen, entrepreneur, collectivité, association, mécène, etc., a la possibilité de choisir de soutenir un projet spécifique, un bassin particulier ou l’ensemble des programmes SOS Corail grâce aux dons.

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