Droits de l’homme : Le Département d’État américain relève de graves violations en Haïti pour l’année 2024

Le Département d’État américain a présenté son rapport sur les pratiques en matière de droits humains pour l’année 2024.

Ce document fait état de multiples violations graves et d’une aggravation considérable de la situation des droits de l’homme, « en raison du manque de capacité de l’État à protéger les civils contre l’expansion de la violence des gangs et de la diminution des droits des individus dans des domaines tels que la liberté d’expression. »

« La situation des droits de l’homme en Haïti s’est considérablement détériorée au cours de l’année en raison de l’incapacité de l’État à protéger les civils contre l’expansion de la violence des gangs et de la réduction des droits des individus dans des domaines tels que la liberté d’expression », souligne le rapport du Département d’État.

Parmi les violations importantes en matière de droits humains, le Département d’État mentionne : des meurtres arbitraires ou illégaux ; des actes de torture ou des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; des arrestations ou détentions arbitraires ; ainsi que des restrictions graves à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, y compris des violences ou menaces de violences contre les journalistes.

« Le gouvernement n’a pas pris de mesures crédibles pour identifier et sanctionner les responsables des violations des droits de l’homme », regrette le Département d’État.

Évoquant la violence des gangs, le rapport indique que celle-ci s’est intensifiée dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Les gangs armés ont été responsables de conflits ayant entraîné des meurtres, des attaques contre des civils, des violences sexuelles ciblées, des mutilations, des déplacements massifs de population, ainsi que la destruction de maisons et de biens.

Face à ces violations, le Département d’État dénonce l’inefficacité des forces de l’ordre et le laxisme du gouvernement, qui, selon le rapport, « n’a pas mené d’enquêtes ni engagé de poursuites efficaces contre les violences des gangs. »

Le rapport note aussi une recrudescence des violences commises par des groupes d’autodéfense, pointant là encore l’inaction de l’État haïtien.

« De nombreux rapports ont fait état d’exécutions arbitraires ou illégales commises par le gouvernement ou ses agents au cours de l’année », mentionne le document, citant notamment le cas du commissaire du gouvernement dans le département des Nippes, Jean Ernest Muscadin. Par ailleurs, il signale l’implication d’agents de police dans des exécutions sommaires.

Le Département d’État relève également le peu de progrès réalisés dans plusieurs dossiers judiciaires, tels que l’assassinat de Jovenel Moïse, les massacres de Grand-Ravine, Bel-Air et Cité-Soleil, ou encore le meurtre du journaliste Néhémie Joseph, impliquant l’ancien sénateur Rony Célestin. En outre, le rapport mentionne la cavale de « plus de 4 600 détenus » après les attaques « d’au moins 22 postes de police », ayant causé la mort ou blessé 19 policiers.

La liberté de la presse en danger

Citant le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), le Département d’État indique avoir constaté « une nette augmentation des menaces et des attaques de gangs contre des journalistes, des défenseurs des droits humains et des représentants du gouvernement, notamment des magistrats et des policiers. »

« Ces menaces ont contraint de nombreux journalistes à pratiquer l’autocensure, à abandonner leur profession ou à fuir le pays. Les journalistes couvrant les violences liées aux gangs ont déclaré craindre des représailles », ajoute le rapport.

Source : le Nouvelliste

Lien : https://lenouvelliste.com/article/258992/droits-de-lhomme-le-departement-detat-americain-releve-de-graves-violations-en-haiti-pour-lannee-2024

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​