Les réactions ne se sont pas faites attendre après la publication du rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) sur la ville de Pointe-à-Pitre. L’opposition multiple se déchaîne.
Jacques Bangou, ancien maire : « la CRC confirme que la ville a un déficit de plusieurs millions »
« Que nous dit la CRC dans sa dernière communication ?
Que contrairement a ce qui était avancé la ville ne présentait pas un déficit de plus de 80 millions.
J’ai toujours soutenu que ce chiffre était artificiellement gonflé.
Les ajustements comptables continuent d’être la source première de l’amélioration des
comptes.
- Baisse de la dette initialement avancée
- 45 millions de réécriture comptable
- 17 millions de dettes de Cap Excellence réintroduits
Ajoutons-y 24 millions de vente de biens communaux et la ville devrait avoir un budget largement excédentaire !
Pourtant la CRC confirme que la ville a un déficit de plusieurs millions :
- La masse salariale n’a pas baissé et de nouveaux agents ont été recrutés
- Le fonctionnement de la ville n’a pas diminué, au contraire.
Et la gestion municipale pendant 6 ans aura été :
- Aucun investissement en six ans !
- École Rallion fermée, école Raphael Jolivière sommée de fermer pour travaux,
- Musée Saint John Perse fermé, mémoire et repaires historiques effacés (où est le buste de Delgrès ?)
- Équipements municipaux culturels abandonnés, perte des labels acquis par la ville
- Espaces publics dégradés, politique sociale abandonnée
La vérité ? Une ville appauvrie, un patrimoine bradé, des habitants trompés. Les pointois s’en souviendront ! »
Medhi Keita Germain, conseiller d’opposition : « Vive Pointe-à-Pitre et Vive les Pointois »
« Je me réjouis de voir, la ville de Pointe à Pitre dégager un excédent budgétaire sur l’année 2024 ; et que celle-ci présente un budget prévisionnel 2025 avec un déficit d’1 million €.
Je veux donc remercier l’Etat qui a annulé 10 millions d’impôts dû par la ville.
Ma satisfaction, est grande car aujourd’hui le maire et son équipe ne vont plus pouvoir cacher derrière le déficit, leur inertie, leur manque d’ambition et leur absence de politique en faveur de la population et du territoire communal.
Je veux porter à votre attention le vide d’actions politiques que nous vivons et qui a une influence sur votre quotidien.
Quid de l’absence d’entretien et de l’insalubrité de la ville ?
Quid des projets structurants de nature à renforcer l’attractivité de la ville ?
Quid des projets d’amélioration de l’environnement et de l’infrastructure urbaine des cours Zamia, des rues Raspail et chemins neufs ?
Quid de la modernisation de l’action municipale (vie sociale, vie scolaire, vie périscolaire…)
Quid de la participation des pointois dans les projets municipaux (traitement des déchets et autres.)
La résorption du déficit était nécessaire mais, elle ne peut et ne doit pas cacher l’inaction de l’équipe en place.
Vive Pointe-à-Pitre et Vive les Pointois.
Le contribuable pointois qui a accepté plus de 8 millions d’euros d’impôts supplémentaires en 5 ans.
Les habitants de Mortenol (nord, sud et sud prolongé), Louisy Mathieu, Bergevin, Georges Roux qui ont accepté l’augmentation des charges et des loyers sans une amélioration notable de leur environnement, avec en outre une recette exceptionnelle de 30 millions € provenant de la vente de ces immeubles.
Les élus de la mandature 2014 – 2020 qui ont voté le guide budgétaire permettant d’effacer 45 millions d’euros de dette de la rénovation urbaine. »
Alain Sorèze Eugène, conseiller d’opposition : « il faudrait un changement profond dans le management administratif et politique »
« Il faut dire la vérité aux pointois. L’avis de la CRC qui sera communiqué au conseil municipal c’est 21 pages.
Il faut tout lire et tout analyser.
La CRC confirme que Pointe-à-Pitre est toujours sous tutelle et doit avoir une gestion optimale.
Le redressement de la commune résulte des recettes exceptionnelles perçues.
Ce résultat (un budget primitif principal en déséquilibre) qui traduit une amélioration notable de la gestion budgétaire reste toutefois éloigné de la trajectoire prévisionnelle de redressement, établie par la chambre.
Pour illustrer que nous avons encore un mal structurel. la CRC
prend comme exemple la masse salariale et aussi « les subventions de fonctionnement de 4,7 millions d’euros et leur niveau qui demeure élevé par habitant (309 euros contre 96 euros pour la moyenne nationale ».
Sur le plan des investissements, il y a des ajustements à la baisse qui ne sont pas une bonne nouvelle pour nos infrastructures (Centre José Marti ou Stade Pierre Antonius par exemple).
Sommes-nous capables de mettre en place des services publics pour répondre à l’attente de nos 15 000 habitants, de nos commerçants et chefs d’entreprises ?
Sommes-nous capables de réparer toutes nos rues et nos trottoirs ?
Sommes-nous capables d’avoir une autre gestion et d’envisager une baisse de la fiscalité à partir de 2029 ?
Pour cela il faudrait un changement profond dans le management administratif et politique de Pointe-à-Pitre.
C’est tout le sens de mes interventions depuis plusieurs années.
C’est le défi de notre engagement pour notre Ville. »