Délais de paiement : c’est reparti à la hausse !

Après plusieurs années de baisse continue à la suite de la crise sanitaire, les délais de paiement repartent à la hausse en France. Selon le rapport annuel 2024 de l’Observatoire des délais de paiement (ODP), le retard moyen atteint 13,6 jours au quatrième trimestre 2024, contre 12,6 jours un an plus tôt. La France repasse ainsi au-dessus de la moyenne européenne (13,4 jours). Outre-mer, c’est pire !

Cette dégradation intervient dans un contexte économique tendu, marqué par des trésoreries fragilisées, une inflation persistante et un ralentissement d’activité dans plusieurs secteurs. Les chiffres rappellent à quel point les retards de paiement constituent un risque systémique pour les entreprises : ils entraînent un effet domino qui fragilise toute la chaîne économique.

En 2024, seulement 46 % des entreprises françaises paient sans retard, contre 49 % en 2023. Les microentreprises restent les plus vertueuses (plus de 80 % respectent le plafond légal de 60 jours), tandis que les grandes entreprises demeurent les moins bonnes élèves : une sur deux seulement paie à temps, avec des retards qui atteignent en moyenne 18 jours pour les organisations de plus de 1 000 salariés.

Selon les estimations de la Banque de France, la persistance des retards prive les PME de 15 milliards d’euros de trésorerie en 2024. Ces pertes se répercutent directement sur leur capacité à investir, recruter ou simplement maintenir leur activité.

Des délais critiques dans les Outre-mer

Si la situation est préoccupante à l’échelle nationale, elle devient critique dans les territoires ultramarins, où les délais de paiement demeurent très supérieurs à ceux observés en métropole.

Entreprises ultramarines : des écarts persistants

En 2023, les délais clients atteignaient 42 jours de chiffre d’affaires et les délais fournisseurs 48 jours d’achats. Ces niveaux restent supérieurs de 11 à 12 jours à la moyenne nationale. Les entreprises ultramarines respectent globalement le seuil légal de 60 jours, à l’exception notable de Mayotte, où les délais fournisseurs atteignent 61 jours.

Selon l’ODP, 27 % des entreprises ultramarines subissent encore des retards de paiement, avec un impact estimé à 713 millions d’euros de trésorerie nette en moins.

Collectivités locales : un délai encore trop long

En 2024, les délais de paiement des collectivités ultramarines s’améliorent, passant de 42,4 jours en 2023 à 39,2 jours en 2024. Une baisse de 3,2 jours en un an, mais qui reste bien au-delà de la métropole (19,3 jours) et du seuil réglementaire de 30 jours.

Cette situation s’explique par des difficultés structurelles : trésoreries fragiles, inscriptions budgétaires insuffisantes, masse salariale élevée, insularité et risques naturels. Des efforts ont été amorcés (contrats COROM, services facturiers, mobilisation des DRFIP), mais ils ne suffisent pas encore à redresser durablement la situation.

Secteur hospitalier : une crise aiguë

La situation est particulièrement grave dans les hôpitaux publics ultramarins. Le délai moyen de paiement y atteint 121,5 jours en 2024, contre 111,4 jours en 2023, soit plus du double du plafond réglementaire fixé à 50 jours. Ces retards chroniques mettent en péril la relation entre établissements et fournisseurs locaux, déjà fragilisés.

La FEDOM alerte régulièrement sur ce problème, qualifiant la situation de « catastrophique ». L’organisation propose d’étendre à l’hôpital public l’obligation de publication des délais de paiement, déjà appliquée aux collectivités locales depuis 2024, afin de renforcer la transparence.

Consultez ici le Rapport de l’Observatoire des délais de paiement 2024

Source : Batisseurs outre-mer

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