Dans une déclaration audacieuse soulignant les tensions régionales croissantes, le Premier ministre de Saint-Vincent, Ralph Gonsalves, a publiquement critiqué une récente frappe militaire américaine contre un bateau dans les eaux caribéennes, déclarant sans équivoque : « Nous n’aimons pas ça ».
S’exprimant à la radio d’État le 3 septembre, M. Gonsalves, allié de longue date du Venezuela, a souligné l’engagement de la région CARICOM à maintenir une « zone de paix ».
Tout en reconnaissant l’importance de la lutte contre le trafic de drogue, le Premier ministre a exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la méthode d’intervention.
La frappe militaire américaine du 2 septembre, qui aurait visé un gang vénézuélien soupçonné de transporter de la drogue, a suscité un vif intérêt.
Malgré la diffusion d’une vidéo de l’opération, les responsables américains ont fourni peu de détails sur l’incident, laissant des questions cruciales sans réponse concernant les occupants du bateau et la nature précise de la cargaison de drogue présumée.
Gonsalves a exprimé la position nuancée de la région en déclarant : « Nous convenons que nous devons lutter contre les trafiquants de drogue, mais pas en « exhibant des armes nucléaires » » – une critique pointue de ce qu’il perçoit comme une intervention militaire disproportionnée.
Les experts ont soulevé d’importantes questions juridiques concernant cette frappe, soulignant que le trafic de drogue ne justifie généralement pas une exécution sommaire. Les déclarations contradictoires des responsables américains, notamment les différents récits sur la destination prévue du bateau, ont encore compliqué la situation.
L’incident a relancé le débat sur les pouvoirs présidentiels en matière de guerre, certains opposants affirmant que de telles actions unilatérales outrepassent potentiellement les limites constitutionnelles de l’intervention militaire exécutive.
Cette frappe intervient dans un contexte de tensions accrues entre les États-Unis et le Venezuela. Le président Trump a accusé le président vénézuélien Nicolas Maduro d’être lié au gang du Tren de Aragua, accusations que Maduro a toujours niées.
La réponse ferme de Gonsalves reflète une perspective caribéenne plus large qui privilégie les solutions diplomatiques.
Source : St Vincent Times
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