Agriculture. Bientôt des bananes résistantes aux agents pathogènes

Le Cirad porte le projet bana+, avec plusieurs partenaires, dans le cadre du plan d’action PARSADA* du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

Confrontée à des défis majeurs de réduction des pesticides, de compétitivité…, la filière banane innove aux Antilles françaises et dans les autres DROM pour une transition agroécologique durable. La production, basée sur la variété Cavendish, très sensible à des maladies fongiques émergentes comme la cercosporiose noire en premier lieu, est menacée.

Mis en œuvre de 2025 à 2029, le projet bana+ a pour objectif de développer de nouvelles variétés de bananes résistantes aux maladies fongiques telles que la cercosporiose noire, aussi appelée maladie des raies noires, pour réduire l’usage de pesticides aux Antilles et dans les autres Départements et Régions d’Outre-Mer. Il repose sur la combinaison de deux approches qui ouvre trois voies possibles pour créer de nouvelles variétés.

Diversifier les variétés de bananes

D’après Jean Carlier, coordinateur du projet, « il est de plus en plus difficile de contrôler la cercosporiose noire suite à l’évolution de la réglementation de l’utilisation des fongicides. Pour la nouvelle menace que représente la fusariose avec la race TR4, il n’existe pas de traitement. La culture de nouvelles variétés résistantes à ces maladies apparaît comme la solution la plus prometteuse pour préserver la filière banane dans les DROM ».

De nouvelles variétés résistantes à la cercosporiose noire. (Photo : G. Brehinier, Cirad)

Développer une approche centrée sur la création de nouvelles variétés de bananes pour répondre aux attentes des producteurs et de la filière : tel est l’enjeu d’un nouveau partenariat coordonné par le Cirad dans le cadre du plan Ecophyto-PARSADA porté par le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ayant pour but de déployer des solutions alternatives face au retrait des pesticides.

Des solutions concrètes pour les producteurs et acteurs de la filière sont attendues d’ici 2029 :

  • de nouvelles variétés résistantes à la cercosporiose noire, adaptées à la filière ;
  • une diversité dans la culture du bananier et sur les marchés,
  • une plateforme opérationnelle pour anticiper les futurs enjeux (fusariose TR4, changement climatique).

Une démarche originale et audacieuse

Plusieurs pistes sont à l’étude dans le cadre du programme PARSADA. Le partenariat bana+ (Cirad, Vitropic, Inrae, IT2) se distingue par une démarche unique pour lutter contre la cercosporiose noire. Le projet repose sur la combinaison de deux approches qui ouvre trois voies possibles pour créer de nouvelles variétés : l’amélioration conventionnelle par croisement (création de nouveaux hybrides), l’édition du génome (rendre plus résistante la Cavendish) et leur association (amélioration si besoin de la qualité d’hybrides résistants). L’accent portera donc sur la résistance à des pathogènes et la qualité.

Ce projet s’appuie principalement sur une plateforme de création et de sélection variétale en Guadeloupe et sur les infrastructures de Montpellier qui intégreront des outils avancés de phénotypage, génomique et d’édition du génome.

*PARSADA : Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures.

Pour aller plus loin

Les atouts de bana+ :

  • une capacité inédite de son partenariat à développer une approche intégrée
  • combiner les avantages de deux méthodes
  • allier compétences et savoir-faire unique : connaissances sur la biologie, la génétique et l’agronomie du bananier (Cirad, Vitropic et IT2) ; transfert de connaissances et de méthodes de sélection développés pour d’autres plantes (Inrae).
Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​