Après les propos racistes tenus par un élève de 5e à l’encontre de l’un de ses camarades, suivis d’une sanction, puis de la convocation de la principale du collège par la gendarmerie, la colère ne retombe pas.
Depuis le 29 septembre, l’affaire du collège Auguste-Dédé (Rémire-Montjoly) apporte chaque jour son lot de réactions, tant la colère et l’incompréhension sont palpables.
Les propos d’un collégien : « Les Noirs sont bons à ramasser le coton », à l’endroit d’un autre collégien, ont profondément choqué la communauté scolaire. Elle reste dans l’incompréhension, particulièrement suite à l’audition, par la gendarmerie, de la principale du collège, visée par une plainte « pour harcèlement » déposée par les parents – membres des forces de l’ordre – du collégien dont les propos suscitent une avalanche de réactions.
Dans un communiqué, Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyane, condamne « avec la plus grande fermeté les propos racistes qui auraient été tenus dans l’enceinte du collège Auguste Dédé. Affirmer que « les Noirs doivent retourner dans les champs de coton » est d’une gravité inacceptable. Ces paroles offensent notre mémoire collective, heurtent la dignité des élèves et bafouent les valeurs qui fondent notre société. L’école doit demeurer un lieu d’apprentissage, de tolérance et d’égalité, jamais un espace où la haine et le racisme peuvent s’exprimer. »
Le préfet de Guyane adresse son soutien à la cheffe d’établissement
- Le président de la Collectivité de Guyane conclut en réclamant une enquête « afin que des mesures claires soient prises ».
- Antoine Poussier, préfet de Guyane, a adressé « son soutien à la principale du collège Auguste Dédé » et annoncé qu’une enquête administrative avait été demandée, pour « vérifier si le comportement des parents, fonctionnaires de police, était conforme au code de déontologie de la police ».
- En fin de semaine, vendredi 3 octobre, les parents d’élèves étaient mobilisés dans l’enceinte de l’établissement en soutien à la communauté éducative et à la principale du collège.
- Samedi 4 octobre, les députés Davy Rimane et Jean-Victor Castor ont tenu un meeting improvisé, à Cayenne, pour dénoncer des « problèmes systémiques ». Les députés appellent à la mobilisation, lundi 6 octobre, à 7 heures, « devant la caserne des pompiers de Cayenne ».
- Le syndicat UTG (Union des Travailleurs Guyanais) organise une « veillée culturelle », dimanche 5 octobre, devant le collège Auguste-Dédé, à partir de 18 h 30.
- Des lycéens de Lama-Prévot ont fait savoir qu’ils seront en grève, lundi 6 octobre, en soutien au collège Auguste Dédé.
Le recteur appelle à « un climat serein et apaisé »
Demain, lundi 6 octobre, l’établissement qui continuera de focaliser l’attention, recevra la visite du recteur de Guyane.
Ce dimanche 5 octobre, Guillaume Gellé a indiqué qu’il se rendrait au collège Auguste Dédé, lundi 6 octobre, pour être aux côtés de la principale lors de sa reprise du travail « et lui réaffirmer publiquement tout mon soutien, annonce le recteur de Guyane. Nos chefs d’établissements et personnels de direction exercent des fonctions difficiles, parfois exposées. Chaque jour, ils agissent avec engagement, courage et professionnalisme au service des élèves et des valeurs de l’École de la République. Je défendrai fermement leur autorité et leur travail à chaque fois qu’ils seront mis en cause. L’École est avant tout un lieu d’apprentissage et de vivre-ensemble. Elle porte et transmet les valeurs de la République, qui exclut toute forme de racisme et de discrimination. Je condamne avec la plus grande fermeté tout propos ou comportement de cette nature et demeurerai attentif et intransigeant face à toute atteinte à ces valeurs dans nos établissements de Guyane. »
Le recteur appelle à « un climat serein et apaisé » dans les établissements scolaires, dans l’intérêt des élèves.
