Le Conseil présidentiel de transition (CPT) a commémoré, vendredi 17 octobre, les 219 ans de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines lors d’une cérémonie organisée à la Villa d’accueil.
Faute de pouvoir se rendre au Pont-rouge ou au Mupanah (Champ de Mars) pour faire le dépôt de gerbes de fleurs, c’est à la Villa d’accueil, que les membres du CPT ont rendu hommage au père fondateur de la nation, assassiné le 17 octobre 1806. La cérémonie s’est tenue en présence du premier premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, du directeur général a.i. de la PNH, Vladimir Paraison, du président de la Cour de cassation, Jean Joseph Lebrun, du commandant en chef des Forces armées d’Haïti, le lieutenant Derby Guerrier, des membres du CPT, entre autres.
Le coordonnateur du CPT, Laurent Saint Cyr, a placé cette cérémonie sous le signe d’une réflexion sur l’héritage laissé par l’empereur Jacques 1er. Une minute de silence a été observée en sa mémoire.
« Nous sommes là pour nous rappeler, réfléchir et renouveler notre engagement envers l’héritage du fondateur de la nation. Aujourd’hui, de nouveaux ennemis menacent tous les héritages laissés par nos ancêtres. Nous ne devons pas reculer devant ces menaces. A l’instar du général Jean Jacques Dessalines, nous devons nous armer de courage et de détermination pour stopper tous les bandits qui sèment la terreur dans le pays », a déclaré Laurent Saint-Cyr, dans son discours de circonstances.
« Nous avons besoin du même esprit d’unité et de fraternité qui a animé nos ancêtres pour contrecarrer ces groupes criminels qui s’associent avec de grands réseaux criminels transnationaux pour déstabiliser la région. Ils veulent garder le pays dans les ténèbres afin de faciliter toutes sortes de trafic illégal », a ajouté M. Saint-Cyr.
Laurent Saint Cyr en a profité pour saluer le travail des forces de l’ordre dans la lutte contre l’insécurité et renouvelle l’engagement de l’Etat à appuyer leurs efforts. « Cette bataille que nous menons aujourd’hui est extrêmement difficile. Plusieurs dizaines de policiers et de soldats sont tombés en cours de route. Nous saluons leur mémoire avec respect parce qu’ils sont des héros vivants de la nation. Nous avons fait plusieurs victoires ces derniers jours. L’appareil étatique commence à se réinstaller au centre-ville. Le chemin peut être long mais nous invitons la population à la confiance. Tout comme nos ancêtres, on peut perdre une bataille mais nous ne perdrons pas la guerre. L’État multipliera ses efforts afin de renforcer les ressources des forces de sécurité », a-t-il rassuré.
Par ailleurs, le coordonnateur du CPT dit accueillir avec beaucoup d’espoir l’adoption, en septembre dernier, de la résolution historique du Conseil de sécurité des Nations unis établissant la Force de répression des gangs. Il a exprimé sa reconnaissance envers les Etats-unis et le Panama, auteurs de l’initiative, ainsi que tous les membres du Conseil de sécurité. Toutefois, il souligne la nécessité de doter cette Force des moyens nécessaires pour la rendre pleinement opérationnelle afin d’éviter de répéter les mêmes erreurs de la Mission Multinationale d’appui à la sécurité (MMAS).
« Le rétablissement de la sécurité n’est pas une finalité. C’est une condition indispensable pour franchir une autre étape importante pour l’avenir du pays: l’organisation des élections libres, inclusives et crédibles. Les élections sont une obligation et c’est dans cette direction que nous allons. Le gouvernement a déjà prévu un financement national de 65 millions de dollars pour les élections. Dans le budget 2025-2026, nous avons consacré davantage de ressources pour le fonctionnement de l’institution électorale », a précisé Laurent Saint-Cyr.
Le coordonnateur du CPT a donné la garantie que le pouvoir exécutif restera neutre et indépendant au processus électoral. « Notre devoir c’est d’établir un climat de sécurité, de confiance et de stabilité institutionnelle pour faciliter les élections, car sans sécurité, la machine électorale ne pourra pas déraper », a-t-il reconnu.
M. Saint Cyr a rappelé que le mandat du CPT prendra fin le 7 février 2026. Parallèlement aux efforts de mettre sur pied la machine électorale, il a assure poursuivre les dialogues avec toutes les forces vives de la nation afin « d’éviter un vide institutionnel qui serait fatal pour la démocratie. » « Comme coordonnateur du CPT, je prend l’engagement de travailler avec mes collègues, le gouvernement et les partenaires internationaux afin de trouver un aller-mieux pour le pays. Je ne reculerai sur aucune décision qui est nécessaire pour remettre sur pied le pays », a-t-il dit.
La cérémonie de recueillement a été rehaussée par la participation de la troupe Herold Josué dans un spectacle intitulé “Mon corps se souvient”, la lecture d’un texte en hommage à Jean Jacques Dessalines réalisé par l’animateur Patrice Salomon et une sonnerie au mort en signe de mémoire pour toutes les personnes qui sont tombées pour la liberté dans le pays. La fanfare du Palais national a mis fin à la cérémonie avec l’interprétation solennelle de la Dessalinienne.
Source : Le Nouvelliste
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