Soucieux de s’engager pour la souveraineté alimentaire, le lycée agricole de Guadeloupe a lancé la promotion 2025-2027 du BTSA Djenm chargé de former les étudiants au métier d’agriculteur. Le programme est soutenu par la ville de Port-Louis qui mène son Projet alimentaire territorial.

La mairie de Port-Louis a officialisé le lancement de ce nouveau BTS lundi 3 novembre 2025. Les élèves du lycée Alexandre-Buffon se sont rendus à la rencontre de différents acteurs qui participeront à leur formation avec pour objectif de former au métier d’agriculteur pour que la Guadeloupe tende vers la souveraineté alimentaire.
Le constat actuel est simple : la Guadeloupe est dépendante à 92 % des importations sur le plan alimentaire. Alors, comment inverser ce processus et faire comprendre aux Guadeloupéens qu’il faut privilégier les produits issus de la production locale ? C’est à l’une de ces questions que les élèves devront répondre au cours de leur formation durant laquelle ils devront analyser la production actuelle de la Guadeloupe et proposer une grille d’amélioration.
Dès mardi, les élèves se rendront sur plusieurs exploitations pour débuter ces travaux par l’observation.
Nadine Lubin Soulanges :
Il ne faut pas confondre production locale et production Djenm !
Au cours des échanges de la matinée, les élèves ont appris la différence entre les produits locaux et les produits Djenm. Une différence capitale pour la souveraineté alimentaire. Ainsi, les produits Djenm désignent les produits autochtones de la région qui poussent et produisent sans avoir besoin « d’intrants » ou ayant besoin de très peu d’intrants.
Les produits locaux, désignent les produits qui sont issus de la production locale. Un exemple simple permet de différencier les deux : les poules. Les variétés de poules importées et produites en Guadeloupe par des agriculteurs sont des poules locales mais dont la variété provient d’ailleurs (Afrique, Europe, Asie…) elles ont fréquemment du mal à s’adapter au climat et nécessitent une attention particulière.
Les poules Djenm connaissent parfaitement l’environnement puisqu’il s’agit de leur environnement naturel. En cas de cyclone, par exemple, elles savent comment se cacher pour survivre. Les poules importées, elles, périssent.
Fabrice Calabre :
Si les élèves ont été sensibilisés sur l’importance de la production Djenm, une question reste encore en suspend : comment changer les habitudes alimentaires des Guadeloupéens afin qu’ils délaissent les produits importés pour privilégier les produits djenm ? Il s’agit de l’enjeu de leur formation et d’un point clé pour le futur de la Guadeloupe.

« Il nous ont expliqué le faux sentiment de sécurité alimentaire que l’on a dans notre société. Pour moi la souveraineté alimentaire ce serait bien mais je ne trouve pas cela réaliste en Guadeloupe, parce qu’il n’y a pas assez de surface agricole utilisée et nous avons beaucoup de surface agricole non utilisée, ce qui nous bloque. Je pense qu’il faudrait produire plus pour nous, mais produire également pour exporter et amoindrir l’écart entre importations et exportations de la balance commerciale guadeloupéenne », expose Djulyan Jarvis, élève du BTSA Djenm.
Tafari Tirolien
								
															













								
								
								







