Le Nouvelliste a interrogé le directeur général de l’Autorité portuaire nationale (APN), Jean Evens Charles, au sujet de la lettre de l’ambassade des États Unis au gouvernement haïtien portant sur les installations portuaires.
En effet, selon la correspondance, la garde côtière américaine (USCG en anglais) a déterminé que « le gouvernement haïtien ne mettait pas en œuvre de manière substantielle le Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires au niveau national et au niveau des installations portuaires » et ne « constatait pas la mise en place de mesures de sécurité efficaces.
Selon Jean Evens Charles, les réponses exigées par les gardes côtes américaines seront données avant même le délai de 90 jours. « Nous sommes conscients des défis, mais nous sommes disposés à les affronter. Nous avons fait appel à des experts. Nous sommes certains que les déficiences seront résolues dans pas longtemps. Nous avons déjà résolu des problèmes plus graves en 2004 dans moins de temps et avec moins d’expérience. La situation est certes différente aujourd’hui mais nous disposons de plus de moyens. Je demande aux partenaires de ne pas céder à la panique », a déclaré Jean Evens Charles.
Dans la correspondance de l’ambassade il est mentionné que les autorités haïtiennes ont reçu par le passé une correspondance écrite du Programme international de sûreté portuaire sur les lacunes en matière de sécurité. Lors de l’entretien avec le journal, le nouveau DG de l’APN a expliqué que ses recherches n’ont pas permis de trouver les traces de document de ce genre.
« Je n’ai pas reçu de correspondance et j’ai vérifié auprès des administrations antérieures qui ont indiqué la même chose. Je suis conscient que l’insécurité peut avoir des impacts sur la communication avec les partenaires. Régulièrement, par le passé, on recevait des visites d’évaluateurs pour vérifier l’implémentation du code de sûreté. Ce n’est plus le cas depuis trois ans à cause de l’insécurité », a expliqué Jean Evens Charles.
« Selon ce qu’on m’a rapporté, l’APN n’avait plus contact avec nos partenaires américains depuis plusieurs années. On m’a dit qu’Haiti n’a pas reçu les communications. Selon moi, c’est ce qui explique que les États Unis contactent les autorités politiques au plus haut niveau », a-t-il poursuivi.
Toutefois, le directeur général de l’APN a indiqué que son institution est prêt à se mettre au diapason du code de sûreté. «L’ APN a beaucoup d’expérience dans ce domaine. On a commencé à mettre en œuvre le code ISPS depuis juillet 2004 », a assuré M. Charles.
Selon lui, des contacts ont été établis entre le premier ministre Alix Didier Fils Aimé, le ministre de l’Économie et des Finances Alfred Métellus, et l’APN, pour apporter des corrections. « On a déjà fait une évaluation de la situation. J’ai décelé certaines déficiences. J’ai réalisé une rencontre avec le Bureau de sûreté qui s’occupe de tous les ports et installations portuaires. Nous avons fait des évaluations. Nous avons fait appel à des experts afin de corriger les déficiences », a indiqué le directeur général de l’APN.
Dans la foulée, Jean Evens Charles a souligné que l’APN a mis en place une stratégie de réponse à des incidents sécuritaires survenus par le passé au niveau du port de Port-au-Prince. « Nous sommes en train d’améliorer la sûreté maritime. Nous menons des patrouilles dans les zones de mouillage et nous escortons les navires qui rentrent dans la rade de Port-au-Prince depuis au niveau de La Gonave », a expliqué M. Charles.
Jean Evens Charles a assuré que des efforts ont été consentis pour assurer la sécurité au niveau terrestre. « Les Forces armées d’Haiti assurent la sécurité de l’environnement. Elles tiennent les bandits à distance. L’armée est assistée par le police et par nos agents de sécurité privé. L’administration précédente avait détruit les bâtiments qui permettaient aux bandits de tirer sur les navires. Des miradors blindés ont été également installés. Les bandits ne peuvent plus s’approcher du port de Port-au-Prince », a-t-il assuré. Le DG a toutefois indiqué que le port ne bénéficie pas de support sécuritaire de la part de la Force multinationale de sécurité.
Source : Le Nouvelliste
