Insertion. Pourquoi les Missions locales refusent une nouvelle baisse de leur budget ?

À la veille du vote du budget 2026, qui prévoit une baisse de 13 % des subventions allouées aux Missions locales, le noir était le Dress Code de rigueur en ce jour de mobilisation.

Le Projet de Loi de Finances 2026 n’en finit pas de créer des remous ! À l’appel de l’Association régionale des Missions locales Antilles-Guyane, les salariés de Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin et Guyane étaient rassemblés, vêtus de noir, devant leur antenne respective, à 10 h 30, mardi 18 novembre, pour « exprimer symboliquement leur engagement en faveur des jeunes. »

Pour ces professionnels en charge de l’accompagnement des jeunes en situation d’insertion, la nouvelle baisse de 13 % des subventions allouées par l’Etat aux agences de la Mission locale – après celle de 6.8 %, déjà subie en 2025 -, impacterait lourdement l’accompagnement des jeunes, particulièrement en Outre-Mer où « le chômage des jeunes est deux à quatre fois supérieur à celui de l’Hexagone et où les situations de précarité se multiplient », insiste l’Association régionale des Missions locales Antilles-Guyane.

En écho à la mobilisation des directeurs et présidents

Tania Samson, de la Mission Locale de Guadeloupe

Après une conférence qui a réuni les salariés des Missions locales, en vio, mardi 18 novembre, chaque agence s’est mobilisée pour manifester son inquiétude. Un mouvement qui fait écho à la mobilisation, à Paris, des directeurs et présidents de Mission locale devant l’Assemblée nationale.

« Sur notre territoire, cette baisse représenterait plus de 558 000 euros, ce qui est un budget conséquent pour la Guadeloupe et qui impacterait directement notre capacité à aider les jeunes de l’archipel », précise Tania Samson, responsable Projets stratégiques et Communication à la Mission locale de Guadeloupe.

Plusieurs amendements ont été déposés avant le vote prévu, mercredi 19 novembre. Les Missions locales ont bon espoir que « l’Etat ne restera pas sourd à nos demandes en faveur des jeunes », commente Tania Samson.

Si la baisse des subventions devait être confirmée dans le budget 2026, les Missions locales décideraient de la suite à donner à leur mobilisation.

Cécilia Larney

Pour aller plus loin

Les Missions locales de Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin et Guyane accompagnent chaque année plus de 30 000 jeunes dont beaucoup font face à des obstacles : absence de qualification, mobilité limitée, ruptures familiales, difficultés d’accès aux droits ou au logement, problématiques de santé ou d’addictions. Les Missions locales jouent un rôle important à leurs côtés :

  • elles constituent le premier lieu d’écoute, d’accueil et d’accompagnement global
  • elles assurent une présence de proximité dans près de 100 points d’accueil
  • elles incarnent souvent le dernier filet de sécurité avant l’exclusion sociale.

La baisse de 13 % du financement des Missions locales, prévue par le Projet de Loi de Finances 2026, représenterait 1 081 suppressions d’emploi (Equivalent Temps Plein), selon l’Union nationale des Missions locales, dans les 430 agences du territoire (50 ETP pour les Missions locales des Antilles-Guyane) et une dégradation certaine de la qualité de l’accompagnement.

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