Le gang Gran grif de Savien a une nouvelle fois attaqué la localité de Pont-Sondé, cinquième section communale de Saint-Marc, dans la soirée du samedi 29 novembre.
La population, outre des maisons et des voitures incendiées, compte des morts et des blessés.
D’hier à aujourd’hui (dimanche) « l’heure est aux secours et non au bilan, puisque les bandits de Savien occupent encore les périmètres les plus touchés par cette nouvelle tragédie. Nous tentons de sauver des gens en difficulté et n’arrivons pas encore à évaluer les dégâts matériels et humains », a fait savoir l’ingénieur Noé Exumé, président de l’organisation Pont-Sondé D’abord.
« Des tirs nourris d’armes automatiques ont fait trembler la région de 9 heures p.m. à minuit 30, et de 2 heures a.m. jusqu’à l’aube », a confié le leader de la résistance populaire, soulignant que « durant toute la nuit, les cris de détresse venaient de partout. »
Des habitants, confirmant que « beaucoup de personnes atteintes de projectiles ont péri calcinés », ont déclaré que « les assaillants sont arrivés par la route de Poterie et ont mis le feu un peu partout sans laisser le temps aux habitants pour s’échapper de leur demeure. »
René Charles, coordonnateur général du Syndicat des visionnaires planteurs de la Vallée de l’Artibonite (SVPVA), a indiqué que « six personnes ont été tuées dès l’arrivée du gang à l’intérieur du local de l’ODVA. Des entrepreneurs connus de la zone sont aussi exécutés par Gran grif. Des personnes âgées et des nourrissons sont restés fermés chez eux. »
Des milliers d’enfants, de jeunes et d’adultes, terrifiés par la peur et angoissés par le souvenir du massacre du 3 octobre 2024, ont emprunté la route nationale numéro 1 pour se rendre à Saint-Marc. Des camionneurs de la Cité Nissage Saget sont allés à leur rencontre pour les transporter sur la place Philippe Guerrier de la ville.
Sur la place publique du centre-ville, des personnes pleuraient le martyr de leurs proches. Des enfants pleuraient leurs parents « introuvables. »
Interrogés sur l’ampleur de l’évènement, la majorité des personnes en fuite affirment que « ce qui s’est passé cette nuit à Pont-Sondé est plus tragique que le massacre du 3 octobre 2024, considérant que les criminels sont plus nombreux et qu’ils sont restés plus longtemps à tuer et à brûler. »
Belanger, Poterie et le Mont-ODVA « sont grandement affectés. « Plusieurs cadavres y ont été remarqués », selon l’ingénieur Noé Exumé, révélant « des cas spectaculaires de viols collectifs. »
L’hôpital Saint-Nicolas de Saint-Marc n’a pas encore reçu de cadavre. Seulement, « une quinzaine de blessés, majoritairement par balle, sont soignés par le personnel médical », avons-nous appris des responsables du centre hospitalier.
Pour le commissaire principal de l’arrondissement de Saint-Marc, Nestor Ereste, « la Police nationale d’Haïti n’était pas restée les bras croisés. Elle a réagi, sauf que la nuit n’a pas joué en notre faveur. Néanmoins, nous avons limité les dégâts. »
« Avec trois blindés et des policiers d’unités spécialisées, nous nous efforçons de neutraliser les hors-la-loi », a indiqué le responsable du commissariat de Saint-Marc, ajoutant que « des renforts ont été renvoyés ce matin à Pont-Sondé. »
A la tombée de la nuit ce dimanche 30 novembre 2025, les terroristes de Gran grif occupaient encore Pont-Sondé.
Source : Le Nouvelliste
Lien : https://lenouvelliste.com/article/262129/pont-sonde-attaquee-a-nouveau-par-le-gang-de-savien

























