Ensemble contre la corruption (ECC) a procédé, mercredi 17 décembre, à la présentation officielle d’une feuille de route consensuelle visant à renforcer la lutte contre la corruption.
Fruit d’un travail collectif de six mois, ce document propose un cadre stratégique commun pour promouvoir la transparence, la bonne gouvernance et la redevabilité publique.
Réunis à l’hôtel Montana, un large éventail d’acteurs sociaux et institutionnels a assisté au lancement officiel de la «Feuille de route consensuelle autour de la lutte contre la corruption», élaborée par la plateforme ECC. La cérémonie s’est déroulée en présence de représentants d’organisations, d’autorités publiques, des membres du corps diplomatique et de la société civile.
Réparti sur 33 pages, ce document se veut un outil d’orientation stratégique pour encadrer les actions de lutte contre la corruption en Haïti. Il traduit un engagement collectif des institutions, des autorités publiques, des décideurs et des citoyens à promouvoir la transparence et à renforcer la bonne gouvernance.
Cette feuille de route a été élaborée par une plateforme multi-acteurs composée d’institutions publiques et d’organisations de la société civile. Parmi elles figurent : l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), l’Unité centrale de renseignements financiers (UCREF), l’Inspection générale des finances (IGF), Ensemble contre la corruption (ECC), Nègès Mawon, Nou pa p dòmi.
La présidente du regroupement ECC, Marie Rosy Auguste Ducenat, a salué la production de ce document qui, dit-elle, est le fruit d’un travail intense et conjoint de six mois avec différentes institutions. À en croire ses propos, cette feuille de route propose « une vision commune pour un État responsable, transparent et redevable envers la population ». Elle présente cet ouvrage comme un outil de rupture avec le silence, la tolérance et les pratiques qui sapent l’avenir collectif du pays.
« En lançant cette feuille de route aujourd’hui, nous affirmons une chose essentielle : Haïti mérite mieux. Nous exigeons des institutions fortes, une gestion plus intègre et un avenir où l’intérêt général prime sur les intérêts particuliers », a-t-elle déclaré, précisant que la lutte contre la corruption constitue à la fois une obligation démocratique et une urgence sociale.
Le président du Comité de suivi de la plateforme multi-acteurs, Narayana Lamy, a applaudi cette initiative qu’il présente comme l’aboutissement d’un processus collectif, inclusif et rigoureux. Il a énuméré les cinq principales thématiques sur lesquelles reposent cette feuille de route à savoir : la redevabilité, l’efficacité des dépenses publiques, la transparence, la participation citoyenne et l’éthique publique. Pour lui, ce document est un instrument d’action structurée et un outil de pilotage au bénéfice des institutions étatiques.
Pour sa part, la directrice générale de l’Inspection générale des finances, Mme Goethie Varnelle Morency, voit dans la publication de ce document la représentation d’un symbole fort, incarnant la volonté de réduire l’emprise de la corruption dans notre société. Elle a salué l’implication de la société civile à l’élaboration de ce texte, garantissant ainsi un processus inclusif et participatif.
Prévue à l’agenda, la remise officielle de la feuille de route au coordonnateur du Conseil présidentiel de transition, Laurent Saint Cyr, n’a pas pu avoir lieu en raison de son absence très remarquée. Par ailleurs, les responsables du regroupement ECC indiquent se réserver le droit de lui transmettre le document à son bureau.
La cérémonie a été marquée par une prestation théâtrale du Club d’intégrité du lycée national de Pétion-Ville, mettant en scène un procès simulé de la corruption et illustrant de manière pédagogique les méfaits de ce fléau sur la société haïtienne.
Source : Le Nouvelliste
