Alyssa Régent, une vie de musique à New York

Compositrice guadeloupéenne, Alyssa Régent prépare un doctorat de musique à l’université de Columbia, à New York.

Ancienne élève de l’école de musique La Clé des arts (Baie-Mahault), entre autres, Alyssa Régent a trouvé sa voie dans la musique. Après avoir étudié plusieurs instruments en Guadeloupe (guitare, batterie, piano), c’est à New York qu’Alyssa se découvre une réelle affinité pour la composition.

Fille de deux passionnés et pratiquants amateurs de musique, Alyssa débute dès l’âge de 5 ans, à la batterie. Parallèlement à son éducation musicale, Alyssa Régent décroche son bac L, spécialité musique au lycée Charles-Coeffin (Baie-Mahault). Initialement, New York devait accueillir la jeune Guadeloupéenne pour un séjour linguistique d’une année. Pourtant, après avoir étudié la biochimie pendant un peu plus d’un an, Alyssa est rattrapée par la musique.

De la pratique instrumentale à la composition

« En Guadeloupe, j’avais l’habitude de jouer régulièrement, mais à New York, je n’avais pas accès aux instruments : ça me manquait ! », confie Alyssa. Au Hunter College, elle obtient un Bachelor, puis un master. Depuis l’année dernière, Alyssa prépare un doctorat de musique à Columbia University. Son cheminement musical a conduit la Guadeloupéenne vers la composition. « J’aime beaucoup créer, explique Alyssa. Je ne connaissais pas cette activité. Mais, quand j’ai eu l’occasion d’essayer la composition, ça m’a plu : j’ai décidé de rester dans cette voie. »

Après un court séjour en Guadeloupe, le temps du festival international de musique Saint-Georges, au cours duquel l’un de ses profs, Marcos Balter, compositeur, est intervenu pour un symposium sur la vie et l’héritage de Joseph Bologne (Chevalier de Saint-Georges), Alyssa se consacre à son travail de compositrice, et aux cours qu’elle dispense à l’université de Columbia.

« J’ai appris à écouter autrement ! »

« En arrivant à New York, j’ai découvert énormément de musiques que je ne connaissais pas, notamment des sonorités indiennes et d’autres musiques du monde ! J’ai aussi appris à écouter autrement ! Aujourd’hui, dans la musique que je compose, j’essaye d’intégrer mes racines. C’est un développement qui prend du temps : il faut respecter les traditions musicales classiques, contemporaines… Pour les associer, il faut trouver un pied d’égalité que je recherche. »

Régulièrement, Alyssa compose pour des ensembles musicaux à New York, participe à des festivals, notamment en Europe, où elle présente sa musique… À travers sa musique, Alyssa veut permettre à l’auditeur d’apprécier les sonorités différemment. La jeune Guadeloupéenne envisage à terme de développer sa carrière à l’international et dans la Caraïbe.

Dans une bulle musicale

« J’aimerais aussi faire découvrir la musique contemporaine telle que je la conçois, réunissant plusieurs styles, écrite avec des instruments classiques (violon, violoncelle…) et d’autres, comme le ka.  Ma recherche consiste à connecter ces traditions. J’utilise aussi beaucoup la musique électronique. »

Alyssa Régent avec l’un des ensembles musicaux qui interprètent ses compositions.

Pour nourrir ses compositions et son travail de recherche, Alyssa évolue en permanence dans une bulle musicale. « À New York, il y a toujours un concert auquel j’assiste, soit pour écouter mes collègues ou parce que l’un de mes morceaux est interprété ! J’encourage vraiment les jeunes à aller vers des voies qui ne sont pas forcément accessibles en Guadeloupe : ils ne doivent pas hésiter à aller voir ailleurs si le projet qu’ils souhaitent développer leur tient vraiment à cœur ! Il faut franchir le pas. »

Grâce au soutien – financier, notamment – de sa famille, Alyssa a pu explorer d’autres champs à partir de l’héritage musical transmis par ses parents pour trouver sa propre source d’épanouissement.

Cécilia Larney

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