Réunis à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, les ministres de l’Agriculture et les équipes techniques de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO) entendent « réduire leur dépendance aux importations, améliorer la nutrition et positionner l’agriculture régionale comme un moteur essentiel de croissance et de développement économique ».
Directeur général de la Commission de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO), Dr Didacus Jules, a rappelé, lors de son intervention à la réunion spéciale des ministres de l’Agriculture, présidée par l’honorable Lennox Andrews de la Grenade, que « les pays de l’OECO importent actuellement jusqu’à 90 % de leur alimentation, une dépendance fortement influencée par le secteur du tourisme ». Didacus Jules a insisté sur l’importance de passer d’une logique de sécurité alimentaire à une véritable souveraineté alimentaire, afin de réduire la vulnérabilité face aux perturbations commerciales.


Les ministres de l’Agriculture ont convenu que le développement agricole devait dépasser la simple augmentation de la production, et qu’il nécessitait une « approche systémique » intégrant plusieurs facteurs : le transport, l’emballage, les normes de qualité, le soutien aux agriculteurs. Parmi les principales décisions prises lors de la réunion figurent :
- Trois nouveaux piliers pour la résilience et l’autonomie : un cadre reposant sur la production locale, le commerce régional et l’autosuffisance stratégique, avec une mise en œuvre prévue de 2025 à 2035.
- Un système d’assurance pour l’agriculture et la pêche : destiné à protéger les agriculteurs contre les catastrophes naturelles et les chocs climatiques.
- Un plan d’expansion pour la production de patate douce et de pomme de terre : des programmes de formation seront déployés dans les États membres pour améliorer la disponibilité alimentaire locale.
- Des partenariats stratégiques avec l’Afrique : pour stimuler la production et le commerce de certaines denrées ciblées.
- Des interventions agricoles phares (2025–2027) : notamment un stock alimentaire régional de sécurité, un tableau de bord numérique sur la souveraineté alimentaire, un financement des PME agroalimentaires via des obligations de la diaspora, et des centres de stockage frigorifique et d’irrigation alimentés à l’énergie solaire.
- Des cadres de gouvernance et de suivi : création du Conseil de la souveraineté alimentaire et de la résilience de l’OECO pour superviser la mise en œuvre des actions et coordonner les réponses face aux crises alimentaires.
Renforcer la souveraineté alimentaire

Les ministres ont également abordé l’impact potentiel des nouvelles politiques économiques et commerciales internationales sur le secteur agricole de la région, notamment en matière d’exportation, de prix alimentaires et de chaînes d’approvisionnement.
Dans ce contexte, ils ont souligné la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie FAST (Food and Agriculture Systems Transformation / Transformation des Systèmes Alimentaires et Agricoles, en francais) afin de renforcer la sécurité et la souveraineté alimentaires de l’OECO.
Les ministres de l’Agriculture ont pris plusieurs engagements pour mobiliser les financements et initier un plan de transition de 12 mois visant à aligner les stratégies agricoles nationales sur la stratégie FAST. En obtenant un appui législatif pour la souveraineté alimentaire, les États membres de l’OECO entendent réduire leur dépendance aux importations, améliorer la nutrition et positionner l’agriculture régionale comme un moteur essentiel de croissance et de développement économique.