Yampier Lázaro Pastor Marín, 51 ans, atteint d’achondroplasie, marche environ un kilomètre par jour jusqu’à sa deuxième journée de travail.
Placée devant Gustazo, une micro, petite et moyenne entreprise qui vend divers produits; Yampier Lázaro Pastor Marín tend un récipient aux passants, espérant qu’ils lui en achèteront.
Cet homme de 51 ans, atteint d’achondroplasie depuis l’âge de trois ans, marche environ un kilomètre par jour pour rejoindre La Palma, Arroyo Naranjo, où il dit commencer sa deuxième journée de travail. « Je travaille depuis neuf ans dans une entreprise publique qui fabrique du papier et du carton. J’y gagne 2 500 pesos, mais ce n’est même pas suffisant pour acheter un paquet de poulet. Alors, quand j’ai fini de travailler, je mendie pour survivre », explique Pastor Marín.
Il explique que sa situation s’est aggravée après le décès de sa mère en 2015. Elle subvenait aux besoins de son foyer, précise-t-il.
« Je ne travaillais pas du tout ; un voisin m’a conseillé d’aller à l’Aide sociale pour demander une pension ou récupérer le chéquier de ma mère… J’y suis allé, une commission médicale m’a examiné et a déclaré que j’étais physiquement et mentalement apte à travailler. »
À l’âge de trois ans seulement, les médecins lui ont diagnostiqué une achondroplasie, une maladie qui affecte principalement le développement osseux.
« J’ai commencé à développer des déformations à trois ans. [L’achondroplasie] a affecté mes tendons et mes os. J’ai été opéré des chevilles, de la vue, des oreilles… et on m’a posé des cales osseuses sous la plante des pieds. Bien que je n’aie aucune mobilité du cou-de-pied, mon état s’est amélioré car, avant l’opération, je ne pouvais porter que des chaussures orthopédiques », a-t-il expliqué.
Il se souvient également que la dernière fois qu’il est entré au bloc opératoire, il a failli mourir, son corps n’ayant pas pu absorber l’anesthésie.
« J’ai fait un arrêt respiratoire à cause de la quantité d’anesthésie. On m’a retiré le Levin et je n’ai pas réagi, je ne respirais plus… On m’a dit que je ne pourrais plus jamais avoir d’anesthésie générale », a-t-il déclaré.
Pasteur Marín a appris à marcher sans assistance à l’âge de six ans, en raison de la déformation de ses pieds causée par l’achondroplasie. « On devait me tenir par la main comme un bébé ; je ne savais pas marcher », se souvient-il.
Quand on lui demande comment il parvient à survivre dans la situation actuelle du pays, il explique qu’il y parvient grâce à l’aide de « quelques Cubains bienveillants ».
« Je vis de ce que je trouve ici, plus ce que je trouve en mendiant ; c’est avec ça que j’achète ma pizza. Parfois, on me donne un peu de riz précuit ; un autre me donne un peu de haricots, et je me débrouille comme je peux. Je n’ai pas d’autre choix », explique-t-il. « Je survis grâce à la foi et à l’espoir que ma vie changera un jour, car j’en ai assez de vivre comme ça et d’endurer tant de misère », conclut-il.
Source : Cubanet