Le premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, en interview avec Le Nouvelliste, samedi 19 juillet 2025, a fait part de sa satisfaction sur les retombées de sa visite à Washington.
Le premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, en interview avec Le Nouvelliste, samedi 19 juillet 2025, a fait part de sa satisfaction sur les retombées de sa visite à Washington. Le chef du gouvernement a séjourné dans la capitale américaine du 11 au 16 juillet où il s’est entretenu avec des responsables de la Maison Blanche, du département d’État et du congrès américain.
Au cours de son entrevue avec Le Nouvelliste, le premier ministre a révélé que les discussions ont permis une meilleure compréhension de la crise sécuritaire. « Le voyage de Washington a permis à nos interlocuteurs d’avoir une meilleure compréhension de nos besoins en sécurité. Ils ont une meilleure appréciation de nos défis. Nous avons besoin de plus d’officiers pour consolider les territoires récupérés. Nous avons un problème d’effectifs qu’il faut pallier. Et ils l’ont bien compris », a fait savoir Alix Didier Fils-Aimé.
« Je pense que ce qui avance c’est la question sécuritaire et ils ont compris beaucoup mieux ce dont nous avons besoin. Nous avons besoin de plus de policiers, plus de cadets pour l’académie. L’INL nous aide dans la formation, les Americains ont compris qu’on doit aller plus vite à ce niveau. »
« Ils ont compris notre vision pour la capitale, Port-au-Prince. Nous allons œuvrer pour récupérer le centre administratif de la capitale. C’est très important », a-t-il poursuivi.
À court terme, le premier ministre Fils Aimé a annoncé l’arrivée d’un contingent supplémentaire d’officiers kényans à Port-au-Prince. « C’était l’une de nos plaidoiries. Il y a plus de 200 agents du Swat au Kenya, formés et équipés par les États-Unis, qui attendent de rejoindre la MMAS. Nous avons demandé aux Américains de nous les envoyer au plus vite », a-t-il indiqué.
Selon Fils-Aimé, son séjour à Washington lui a permis de donner les mots d’Haïti dans les discussions sur la sécurité. « C’était un voyage extrêmement important surtout pour les questions de sécurité pour le futur. Savoir ce qui va être fait avec la MMAS, il y a des propositions du secrétaire général de l’ONU, il y a celles de l’OEA qui prépare une proposition pour Haïti. Il était important que le gouvernement donne son appréciation et sa vision de la question sécuritaire. C’est dans ce cadre que j’ai rencontré des officiels américains et aussi des officiels du Congrès. C’est à travers le congrès que les fonds qui sont donnés par le gouvernement américain sont approuvés », a-t-il rapporté.
« A court terme, nous continuons avec notre stratégie. Nous avons présenté un plan de sécurité. D’ici cette semaine nous aurons des réunions de suivi, à ce moment on aura la position du gouvernement américain sur l’avenir de la MMAS, et l’option d’une implication de l’OEA et de pays de l’Amérique dans la recherche de la résolution de la crise sécuritaire », a ajouté le patron de la primature. Des pays comme le Brésil, la Colombie, le Salvador et l’Argentine sont évoqués dans le scénario d’une implication de l’OEA en Haïti.
Pour les FADH, le premier ministre Fils-Aimé espère un assouplissement de la position des États Unis. « Il y a une loi qui interdit la vente des armes et la formation aux FADH. Nous avons fait un plaidoyer concernant cette question. Et j’ai eu des réponses favorables. Il y a une possibilité d’avoir une exemption pour Haïti. Ce qui profitera à notre armée », souhaite-t-il.
Par ailleurs, le chef du gouvernement a rappelé qu’il a présenté aux partenaires un plan de sécurité à court et à moyen terme, c’est à dire de 3 à 6 mois. Selon lui, ce texte provient d’un document proposé par un membre du Conseil présidentiel en charge de la sécurité.
Le chef du gouvernement indique qu’il a également évoqué le sort des Haïtiens aux États Unis. « Avec certains amis d’Haiti de longue date pour les questions humanitaires non seulement pour les déplacés internes mais aussi pour le TPS et le programme humanitaire Biden. Nous avons fait valoir le fait que tous les pays ont le droit d’avoir leur position migratoire mais renvoyer des Haïtiens avant que nous obtenions des avancées dans la sécurité serait extrêmement difficile pour Haïti », soutient-il.
Source : le Nouvelliste