Chris Combette éveille notre part d’humanité

Avec la sensibilité qui le caractérise, Chris Combette sort du silence avec un nouvel album, Laissez faire les anges. Un titre qui annonce des textes d’une grande profondeur, portés par des mélodies abouties que l’artiste est impatient de partager en live.

Chris Combette avec Patrick Plénet, bassiste, Georges Mac, percussionniste et Eric Valérius, batteur. Photo : Katherine Vulpillat

Véritable passeport, Laissez faire les anges porte une double intention. Renouer avec le public, mais surtout mettre en musique quelques tranches de vie, souvent empreintes de souffrance. Elles rythment la marche du monde sans qu’on prenne la peine de s’y attacher.

Construit sur une année, l’album Laissez faire les anges est disponible en streaming depuis le 26 novembre. Premier titre extrait de l’album éponyme, Laissez faire les anges porte l’engagement de Chris Combette envers ceux qui, malgré la souffrance, continuent de se battre. Laissez faire les anges rend hommage à tous ceux qui militent au sein d’associations contre la faim, le mal-logement, l’exclusion… « Les anges, ce sont aussi ceux qui accueillent des migrants au risque d’être pénalisés », précise Chris Combette qui confie avoir été inspiré par un fait d’actualité pour écrire ce titre.

« Un homme, condamné pour avoir accueilli des migrants, a déclaré que s’il avait à nouveau l’occasion de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin, il recommencerait parce qu’il ne peut pas faire autrement, raconte Chris Combette. Je trouve cette attitude absolument admirable. »

Une souffrance évoquée avec délicatesse

D’autres titres de l’album suivent la même voie. Fatoumata raconte l’histoire de cette femme, licenciée, et condamnée pour avoir volé de quoi nourrir ses enfants. « Or, le lendemain, on apprend qu’un politicien véreux, déclaré « responsable, mais pas coupable », ne sera pas condamné », ironise Chris Combette. Little John, lui, souffre de sa couleur de peau très foncée, mais persévère à l’école, puis à l’université, pour s’extraire de sa condition sociale.

Thandie est l’histoire d’une petite fille, capturée par des chasseurs d’esclaves. Elle traverse l’Afrique et voit un bateau sur la mer, elle qui n’avait jamais vu l’océan. « Je raconte son histoire, ce qui peut se passer dans sa tête », explique Chris Combette.

Histoire et actualité se croisent

Lévanjil dan bouch rappelle un fait d’Histoire qui rejoint l’actualité. Celle de ceux arrivés avec la Bible et repartis avec les richesses du territoire…

De façon plus directe, dans Lafos pwav, Chris Combette met en garde les plus jeunes contre la « peoplelisation » du monde. « La réalité est beaucoup plus subtile que cela ! Souvent, on étale la vie des gens comme de la viande sur un morceau de papier chez le boucher. »

Avec un trait d’humour, dans Crésus, Chris Combette nous interpelle sur une « spécificité locale » : « J’observe dans notre société des gens qui vivent dans une bicoque avec un 4×4 garé devant… ».

Yosakoi est la reprise, façon Chris Combette, d’une chanson traditionnelle japonaise qu’il a eu l’occasion d’interpréter au pays du soleil levant.

Cécilia Larney

Des prestations à venir

En début d’année prochaine, Chris Combette entamera ses prestations en live au « péyi », en Guyane, pour présenter son album Laissez parler les anges. Un démarrage attendu avec impatience. « J’adore voyager, les aéroports, les concerts, rencontrer le public… Avec cet album, j’espère retourner au Japon, au Canada, aux Etats-Unis… », annonce Chris Combette.

Plusieurs fois primé, l’artiste guyanais Chris Combette a soigné tant dans le fond que dans la forme, avec une équipe de musiciens rompus à l’exercice. Georges Mac (Tijo), aux percussions, Patrick Plénet, à la basse, Eric Valérius, à la batterie. Ralph Lavital, à la guitare, David Fackeure et Thierry Vaton, au piano, ont aussi apporté leur contribution sur certains titres.

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