En amont de la session de l’Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire (ANPP), du 16 au 18 juillet, les autorités ont présenté un volet économique détaillé, mettant en avant les principaux indicateurs macroéconomiques et dressant un état des lieux de la conjoncture actuelle.
Lors de son intervention, le ministre de l’Economie Joaquin Alonso a indiqué que l’économie cubaine s’était contractée de 1,1% en 2024, un chiffre qui reste loin de l’objectif initial de croissance de 2.
Selon les informations officielles, le PIB cubain a chuté de 11 % au cours des cinq dernières années. Les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, et des mines, ainsi que l’industrie sucrière, manufacturière sont les plus touchés par la crise actuelle avec respectivement une baisse de 53 % et 23 %.
Dans le secteur de l’énergie, le déficit de production électrique se maintient (avec un déficit quotidien moyen dépassant les 1500 MW), ce qui entrave les efforts de récupération de l’économie.
Concernant le tourisme, les autorités confirment la crise qui traverse le secteur, avec une diminution de visiteurs (71 % de l’objectif fixé) et un taux d’occupation hôtelière préoccupant (24 % au premier trimestre de 2025).
Selon le ministre, au second trimestre 2025, les objectifs de revenus d’exportations n’ont pas été atteints, avec une diminution de 7%.
Les importations ont, quant à elles, augmenté de 7% et se sont principalement concentrées sur trois postes : les produits alimentaires, le carburant et le matériel médical. A noter que les exportations effectuées par les acteurs privés ont atteint un montant de 21 M USD (+30%) tandis que les importations dépassent 1 Md USD(+34%).
Par ailleurs, l’année 2024 s’est distinguée par une nette réduction du déficit budgétaire. Alors qu’il était initialement prévu à plus de 147 Mds CUP, le
déficit s’est finalement établi à environ 80 Mds CUP (environ 3,3 Mds USD), soit 6,5% du PIB à prix courant.
Cette amélioration s’explique à la fois par une hausse des recettes fiscales (+7%) et par la non-exécution de certaines dépenses programmées.
Enfin, une augmentation des retraites a été annoncée et devrait être mise en place à partir du mois de septembre. La réforme, qui cherche à réduire les
disparités de revenus entre retraités et salariés, concernera plus d’un million de personnes. Le gouvernement a assuré être à la recherche d’alternatives permettant de financer cette mesure, dont le coût annuel est estimé à 22 Mds CUP, soit environ 916,7 M USD.
Source : Ministère de l’Economie et des Finances