Economie. CMA-CGM baisse de 750 euros le prix du transport de chaque conteneur vers l’Outre-mer, annonce Rodolphe Saadé

CMA-CGM a fait 18 milliards d’euros de bénéfice en 2021. Il n’en fallait pas plus pour que l’armateur français — 580 navires qui sillonnent les mers du monde, 420 ports d’escale, dont un dans chaque région d’Outre-mer — soit la cible des médias.

Comment peut-on gagner ainsi 18 milliards d’euros alors que le prix du panier de la ménagère augmente sans cesse depuis le début de l’année 2021 ? Indécent !

Doit-on empêcher une société française de faire des bénéfices si ceux-ci permettent à cette société de grandir dans un monde concurrentiel ? Une société qui gagne de l’argent développera plus facilement l’emploi qu’une société portée à bout de bras par des financements publics, des aides d’Etat.

Rodolphe Saadé, le p.-d.g. de CMA-CGM, groupe familial fondé par Jacques et Johnny Saadé sur les débris de l’ancienne CGM française — CMA était une société libanaise qui a racheté CGM au nom prestigieux mais qui ne faisait plus de bénéfices faute d’avoir su se renouveler.

Johnny Saadé a repris ses billes, Jacques Saadé a renfloué CGM, couplé les deux sociétés maritimes pour créer, avec le soutien de l’Etat français, des apports bancaires et des fonds propres CMA-CGM. C’était il y a plus de trente ans.

Depuis, sous la houlette de son fils, Rodolphe Saadé, CMA-CGM se développe, parfois à la limite des difficultés liées à une concurrence féroce sur le marché international.

Devant les sénateurs — jamais on ne verrait un tel acharnement aux Etats-Unis ou ailleurs —, Rodolphe Saadé a du expliquer les profits de son groupe maritime. Sa recette : investir pour se développer. Réinvestir les bénéfices dans le développement de ses activités. Quoi de plus vertueux ?

Une taxe sur le profit des transporteurs et les groupes pétroliers semble être l’idée force pour récupérer une partie de la manne entrée dans les caisses des grands groupes. Quand les élus s’acharnent…

Réponse de Rodolphe Saadé aux sénateurs : « Taxer les entreprises (françaises) n’est pas la solution, cela nous pénaliserait face aux concurrents. »

Une première fois, CMA-CGM n’a pas augmenté le prix du transport des conteneurs vers les Antilles françaises et l’Outre-mer. Alors que, partout, les transporteurs ont augmenté leurs tarifs pour faire face, d’une part au manque de conteneurs, d’autre part à l’augmentation (25%) du prix des carburants.

Ensuite, pour faire une fleur à ses clients distributeurs, fort des bénéfices engrangés l’an dernier, CMA-CGM a baissé le 30 juin 2022 de 500 euros par conteneur le coût du fret. Avant de le porter à 750 euros ce vendredi.

Cette réduction s’entend pour un conteneur 40 pieds pour l’ensemble des importations en France hexagonale et Outre-mer. La mesure, d’abord réservée à 14 grandes enseignes, est étendue à l’ensemble des clients, grands groupes comme TPE.

De même, CMA-CGM baisse de 100 euros le transport de chaque conteneur 40 pieds à l’exportation. Ce qui va contribuer à aider à la compétitivité des entreprises à l’export « au nom du rayonnement de la France dans le monde. »

Les mesures de baisse entrent en vigueur le 1er août 2022.

Dans un communiqué publié ce 22 juillet 2022, CMA-CGM entend qu’en contrepartie, les baisses soient répercutées sur les prix des produits transportés, ceci en faveur des consommateurs. Et demande que l’Etat contrôle les prix à la consommation de ces produits pour vérifier que la baisse soit bien répercutée : produits alimentaires, produits d’hygiène corporelle, produits de nettoyage, petit équipement ménager, par le biais du Bouclier Qualité Prix (BQP).

André-Jean VIDAL

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