Enseignant décapité : une indignation unanime jusqu’en outre-mer

Vendredi, à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, un enseignant a été décapité dans la rue, devant le collège Bois d’Aulne où il enseignait. L’agresseur a été abattu par la police après s’être écrié « Allahu Akbar ! »
De partout, des voix s’élèvent pour clamer une indignation quasi unanime.

Le 5 octobre, Samuel Paty, professeur d’histoire et géographie, avait animé un cours sur la laïcité avec des caricatures de Mahomet, prophète de la religion musulmane.
Il avait invité les élèves qui se sentiraient gênés de voir ces caricatures à sortir de la classe un moment.

Un parent d’élève, de confession musulmane, avait déposé plainte pour « pornographie » et demandé à rencontrer la principale de l’établissement. Il avait demandé « le renvoi de l’enseignant » puis l’avait traité de « voyou » sur les réseaux sociaux. L’enseignant, soutenu par sa hiérarchie, avait à son tour déposé plainte.

Vendredi 16 octobre, Samuel Paty était décapité devant le collège. Son assassin, un tchètchène réfugié en France, âgé de 18 ans, a été abattu par la police. Plusieurs personnes de l’entourage de ce dernier ont été interpellées, dont son père.

Le gouvernement, par la voix du Premier Ministre, Jean Castex, par la voix du ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin, mais aussi le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, l’ont dit et redit, au cours du week-end. Ils entendent faire appréhender tous ceux qui auraient pu avoir participé à cet attentat terroriste, mais aussi tous ceux qui auraient pu s’en réjouir sur les réseaux sociaux.
D’autres mesures – contrôle de certaines mosquées, expulsion de fichés S étrangers, notamment – sont en cours ou à l’étude.

« 3 000 contenus islamistes à visée terroriste ont été supprimés et 1 000 sites ont été déréférencés. »
Marlène Schiappa

Depuis, en France et outre-mer des voix s’élèvent et s’indignent.

Les voix des élus et celles des syndicats d’enseignants. Rarement des voix de particuliers. D’ailleurs, à part quelques habitués de l’agitation sur les réseaux sociaux, peu d’internautes ont donné leur avis.
S’ils se sont troublés à la nouvelle de la décapitation de l’enseignant, ils l’ont rarement manifesté. Crainte de représailles ?

Certains internautes se sont félicités du geste de l’agresseur. Notamment un député de Tunis, intouchable puisque à l’étranger.
Pour ceux qui, en France, donc facilement identifiables, sont les plus virulents, la police s’occupe de les retrouver, de les interpeller. Certains utilisent des pseudonymes, d’autres leur nom. Se réjouir de la mort d’une victime d’un attentat terroriste, c’est tout simplement de l’apologie de crime. C’est condamnable par les tribunaux.

Depuis le début de l’année, le gouvernement assure que, « 3000 contenus islamistes à visée terroriste ont été supprimés et 1000 sites ont été déréférencés. » Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté, a fait cette déclaration pour manifester la bonne volonté du gouvernement français à ne rien laisser passer.

En Guadeloupe, Josette Borel-Lincertin, présidente du conseil départemental de la Guadeloupe, a été la première à réagir pour dire le choc de la nouvelle de l’attentat.
Depuis, les autres élus de Guadeloupe, Martinique, Guyane, d’ailleurs outre-mer, et des syndicats d’enseignants ont emboîté le pas.

En Guadeloupe, Martinique et Guyane, partout dans l’outre-mer, des citoyens ont défilé pour rendre hommage à Samuel Paty, ce lundi, comme on l’a fait dimanche dans plusieurs villes de France.
Un hommage a été rendu au Parlement européen. Mercredi, la Sorbonne lui rendra hommage à son tour.

 

Samuel Paty avait 47 ans. Il était marié, père de famille. Photo DR 

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