Alors que les projecteurs du monde entier sont rivés sur Haïti, l’opérateur touristique Pierre Chauvet, qui intervenait sur radio Magik 9 le 21 novembre, évoque les possibilités pour Haïti de transformer le pays en une destination touristique, comme cela a été le cas autrefois.
Le 18 novembre 2025 vient ajouter une autre valeur symbolique dans l’histoire haïtienne. Outre la guerre où nos héros ont battu la première grande armée du monde, les Grenadiers ont inscrit les deux buts conduisant le pays à la Coupe du monde, 50 ans après.
D’entrée de jeu, Pierre Chauvet rappelle que « les compétitions internationales et les performances d’athlètes haïtiens ont contribué à repositionner Haïti sur certaines scènes étrangères, notamment sur la côte européenne ». Selon lui, le sport agit désormais comme un véritable levier de visibilité, capable d’améliorer l’image du pays et d’attirer de nouveaux visiteurs.
L’opérateur touristique estime que « cet essor pourrait renaître, mais uniquement si l’État et l’ensemble de la société s’engagent à renforcer les infrastructures, la sécurité et les conditions d’accueil indispensables au développement du secteur ».
Avec la participation d’Haïti à la Coupe du monde 2026, c’est l’occasion pour nous de relancer l’économie du pays au travers du tourisme, mais aussi d’autres investissements. Il faut faire de chaque Haïtien un ambassadeur touristique du pays.
Cependant, l’euphorie qu’apporte notre admission à la Coupe du monde 2026 ne peut nous faire ignorer que le pays connaît une chute drastique, et ceci dans tous les secteurs.
La Caraïbe est une zone dont l’économie tourne autour du tourisme. Selon M. Chauvet, « l’industrie du tourisme touche directement beaucoup d’autres secteurs ». Des pays comme la Jamaïque ont eu des problèmes sécuritaires, mais lorsqu’ils ont compris que le tourisme pouvait tout changer, ils ont établi de bonnes promotions et des relations publiques, en mettant en place des espaces touristiques pour recevoir des visiteurs.
« Remettre Haïti sur la carte est possible », affirme Pierre Chauvet. « L’image du pays commence par ses citoyens eux-mêmes. Malheureusement, nous avons tendance à parler du pays en mal », évoque-t-il. Certes, nous avons des problèmes, mais il faut mettre en avant le bon. « En travaillant sur l’éducation pour réduire l’anarchie et former les générations futures », a-t-il indiqué. Et cela ne peut être l’affaire du ministère du Tourisme, le Country Branding, mais l’affaire de tous les citoyens et de la diaspora.
La solution selon l’opérateur touristique est l’amour du pays. « Un changement de mentalité s’impose pour une réelle transformation dans le pays. Nous devons investir, mais aussi consommer, savoir que notre héritage et notre avenir est en Haïti ».
Malheureusement, on a gardé la mentalité domingoise (à savoir exploiter la colonie pour aller bien vivre dans la métropole), une mentalité qui ne nous a pas quittés. Aussi, « il faut davantage de personnes qui prennent conscience de l’opportunité que peut offrir ce pays », dit-il.
Source : Le Nouvelliste
Lien : Et si on transformait l’euphorie sportive en levier pour le secteur touristique en Haïti ?
