Foot. Samuel Péreau : « Il faut des conditions sanitaires satisfaisantes pour reprendre les compétitions »

Président de la Ligue de Football de Martinique (LFM), Samuel Péreau aborde les modalités de la reprise des entraînements, des compétitions du calendrier, et les perspectives du football en Martinique.

Mi-septembre, le préfet de Martinique annonçait un assouplissement du confinement avec, à partir du mercredi 22 septembre, la reprise des activités physiques et sportives en collectif, dans le respect des mesures en place. A savoir, le couvre-feu et les déplacements jusqu’à 10 km du domicile et avec bien sûr l’obligation de pass sanitaire pour les joueurs séniors. Le 10 octobre, une nouvelle étape du confinement sera mise en place. Les contraintes seront certainement levées et l’ensemble des activités pourra reprendre, toujours, avec l’obligation de l’application du pass sanitaire.

Depuis le 22 septembre, le pass sanitaire est obligatoire pour les entraînements ?

Oui, bien sûr. Ce qui est prévu par le dispositif national, dès qu’il s’agit d’une activité encadrée, que ce soit les entraînements, dans un stade, à l’extérieur du stade, des matchs de compétitions ou amicaux, c’est que le pass sanitaire est obligatoire. Dans ce contexte, nous avons trois populations concernées : les moins de 12 ans, pour lesquels le pass sanitaire n’est pas du tout obligatoire, sauf, bien sûr, pour les encadrants, les éducateurs, voire les parents qui accompagnent leurs enfants ; ensuite, la population de 12 à 17 ans ; et, enfin, les populations sportives séniors, masculines et féminines, pour lesquelles le pass sanitaire est obligatoire. Nous sommes en période de rodage jusqu’au 10 octobre, en collaboration avec les associations et les clubs, pour mettre en place le dispositif qui permettra, à la fois, de se mettre en conformité pour les entraînements, et, également, pour la préparation des compétitions à venir. L’idée que nous avons retenue compte tenu de la réticente de la population à la vaccination, est de mettre en place des autotests, avec les limites que l’on peut aisément imaginer. La première, bien sûr, c’est le coût d’une telle opération, puisque les autotests coûtent entre 2 et 4 euros, en fonction des quantités. L’avantage de la procédure, par contre, c’est la rapidité et la facilité avec laquelle ce type de contrôle peut être effectué, puisqu’en dix ou quinze minutes, les résultats sont connus. C’est la priorité au niveau des clubs et des associations.

« L’idée, c’est de reprendre progressivement notre activité. »

Des auto-tests qui devront être réalisés à chaque entraînement, à chaque compétition ?

Pas forcément pour tous les rendez-vous, mais au moins 2 fois par semaine. Nous savons que ça va être difficile de tout mettre en place en même temps pour tous les clubs et avec une tel timing. L’idée est donc de reprendre progressivement les activités, en privilégiant les clubs qui pourront mettre en place deux auto-tests par semaine. Un le lundi, un autre le jeudi, par exemple. Ce qui couvrira l’ensemble de la semaine, à la fois pour les entraînements et pour les compétitions quand elles vont reprendre.

Tout cela à la charge de la trésorerie des clubs ?

Non. Nous savons que les clubs n’ont pas cette trésorerie à disposition. Nous avons la chance de disposer de financements dédiés de nos tutelles, nationales, locales et internationales. C’est un nouveau dispositif d’aide Covid qui sera mis en place pour cette mesure.

Aucun club, bien sûr, n’est sensé se retrouver pénalisé par cette décision ?

Non. Au-delà de la question financière, c’est la question de l’organisation des contrôles qui sera décisive. Bien sûr, il y aura des responsabilités qui pèseront sur les organisateurs, sur les clubs, que ce soit sur un terrain d’entraînement ou lors d’une rencontre. Cela fait aussi partie de nos réflexions du moment. Nous voudrions que tout se fasse sans difficultés pour les clubs. Nous déplorons tout même à la Ligue que notre population n’ait pas compris que pour que les activités reprennent progressivement, il faut que cela puisse se faire dans des conditions sanitaires satisfaisantes. En cas de non-vaccination, il faudra présenter un pass sanitaire valide.

Quel est le pourcentage de joueurs et d’encadrants ou des responsables de clubs vaccinés en Martinique ?

Officiellement, nous n’avons pas ce chiffre. Pourtant, on peut comprendre que les chiffres de vaccination du football sont synonymes aux chiffres de la population martiniquaise. On peut même penser que les chiffres sont pires dans le football, puisque nous avons affaire à des jeunes, voire des très jeunes, qui sont les plus réticents à la vaccination. Un certain nombre d’entre eux peuvent tout de même présenter un certificat de rétablissement, puisque ceux-là ont déjà contracté la maladie. Nous avons par contre entamé cette demande auprès des clubs, pour une évaluation des joueurs et des encadrants, qu’il s’agisse des dirigeants ou des éducateurs, qui pourraient présenter un schéma vaccinal complet.

Prévoyez-vous une campagne auprès des clubs, des joueurs, des encadrants, pour soutenir la vaccination ?

Oui, la Ligue de football de Martinique s’est engagée auprès des autorités à réaliser une double démarche. D’abord, la mise en place de centres de dépistage éphémères à l’abord des stades, et, ensuite, à mener des campagnes de sensibilisation à la vaccination auprès des dirigeants, des encadrants, des éducateurs et des joueurs. Cependant, on connaît le contexte, et ce n’est pas facile de convaincre tout le monde. Cela demande beaucoup de souplesse, parce qu’on n’est pas là non plus pour imposer ou pour se substituer aux autorités, qui, elles, ont ce rôle d’information et de contrôles.

Est-il possible aujourd’hui de préciser des dates de reprise des entraînements, des compétitions ?

Les clubs qui le peuvaient ont repris dès le mercredi 22 septembre, avec l’application du pass sanitaire. Ceci est valable pour les moins de 12 ans et les 12/17 ans. Pour les seniors, il s’agira de mettre en place les auto-tests pour que les entraînements reprennent rapidement. Pour les compétitions, on voudrait proposer aux clubs de reprendre progressivement le calendrier, déjà avec la Coupe de France. Nous ne voudrions pas que les clubs perdent leurs chances de participation à la Coupe de France, surtout pour les retombées financières que cela représente pour eux. Pour proposer un qualifié au 8ème tour de la Coupe de France, pour la mi-décembre, on espère reprendre les compétitions de la Coupe de France dès la fin du mois d’octobre ou dans le courant du mois de novembre. On aimerait aussi pouvoir faire repartir les compétitions du calendrier local 2020/2021, avec les matchs qui n’ont pas pu avoir lieu l’an passé, comme par exemple pour la Coupe de la Martinique. On commencerait par des compétitions au coup par coup, d’ici la fin de l’année, voire au début de l’année 2022, avec les championnats de jeunes, de seniors. Soit parce qu’on aura atteint des niveaux de vaccination suffisants pour reprendre sans trop de contraintes ou parce que l’épidémie aura disparu.

Propos recueillis par Rodolf Etienne

Samuel Péreau, à Paris, lors de la soirée de gala de la Coupe du monde féminine, en 2019, en compagnie (de gauche à droite) de Moïse Victoire, membre du Conseil de la Concacaf, Alain Morvany, ancien secrétaire général de la Ligue Guadeloupéenne de Football, Manuel Bafau, président de la Ligue de Football de Guyane et Antoine Nelson, secrétaire-général de la Ligue de Football de Guyane.
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