Guadeloupe. Ary Chalus : « La Collectivité Stratège maintient son regard vers l’horizon ! »

Que retiendra-t-on de cette plénière consacrée au compte administratif 2022 et au budget primitif 2023 ? Que, lors d’un hommage à Thélème Gédéon, ancien directeur du Crédit Agricole, décédé il y a quelques semaines, le conseiller régional Victorin Lurel ne s’est pas levé ? Que la Région Guadeloupe a un beau budget de près d’un milliard d’euros ?

Il a été le seul dans l’hémicycle du Conseil régional à ne pas se lever à la demande d’Ary Chalus, pour une minute de silence en l’honneur de Thélème Gédéon. Plus tard, alors qu’on venait d’entendre la litanie des dépenses et recettes du compte administratif 2022, le sénateur Lurel a tenu à s’excuser : pris dans ce qu’il faisait il n’avait pas remarqué.

Ni ce silence impressionnant ni que Marcel Pierrot, sa camarade de groupe, était debout à trente centimètres de lui.

Et il restait de l’argent !

Revenons à l’essentiel : le compte administratif, voté sans aucune difficulté, le groupe Péyi Gwadloup s’abstenant (donc ne votant pas contre).

Mais, d’abord, le compte de gestion. Tout semble conforme, une fois que le directeur des affaires financières eut lu ses données : résultat d’exécution comptable : – 6,2 millions ; résultat comptable d’exécution une fois intégrés des résultats antérieurs : 944 143 euros.

Le compte administratif a été clôturé le 31 décembre 2022 avec prise en compte des restes à réaliser à 33 millions d’euros. Tout au long de l’année, la Région a pu investir à hauteur de 218,5 millions, un tiers de ce montant étant autofinancé, l’épargne brute couvrant l’intégralité de l’annuité en capital de la dette (27,1 millions d’euros).

Le solde a été financé, explique Jean-Marie Hubert, premier vice-président de la Région, se référant à l’avis de la commission de synthèse qu’il préside, par trois ressources :

. Les recettes d’investissements : 103,6 millions d’euros
. un recours à l’endettement : 17,9 millions d’euros

. La consommation d’une part des excédents du budget principal : 23,4 millions d’euros.

L’épargne brute est revenue à proximité de son niveau d’avant-crise : 73,6 millions d’euros (23,2% des recettes réelles de la section de fonctionnement).

Que reste-t-il à la fin de cette année comptable ? 48 millions de la section de fonctionnement qui seront affectés aux besoins de financement de la section investissement et au financement de dépenses nouvelles de la section d’investissement du projet de budget primitif pour moins d’un million d’euros.

Petite chikaya entre élus à propos de l’utilisation de la maîtrise d’ouvrage par la Région pour venir soutenir les communes endettées dans la réalisation d’infrastructures d’intérêt général (on peut citer les déchèteries, les city-stades, etc.)

Après quelques échanges vifs mais non dépourvus d’humour entre Victorin Lurel (plus d’acide que de sucre), Cédric Cornet (enthousiaste pour défendre « la majorité et son travail »), Loïc Martol (pour demander des précisions), Marie-Luce Penchard prenait la grosse voix (ce qui peut lui arriver) pour défendre la majorité, son travail, ses comptes, etc.

Fin de partie.

La plénière s’est déroulée sans incident, les différents textes étant votés sans barguigner :

Un budget offensif

Quid du budget primitif 2023, voté là encore à l’unanimité (Péyi Gwadloup s’abstenant) ?

Un beau budget. Comme au Département, un milliard (ou presque). Pas répartis de la même façon. A chacun ses compétences.

Le budget régional est de 924 563 028,46 euros. Investissement : 492 464 073,12 euros ; fonctionnement : 432 098 955,34 euros.

Le détail serait fastidieux.

Le discours d’Ary Chalus (in extenso en lien) donne des pistes quant à la politique suivie par la majorité régionale.

L’octroi de mer ? Pas question d’y toucher

Ary chalus : « Depuis 2015, plus d’1,6 milliard de produit d’octroi de mer a été affecté aux communes.

Les montants ont augmenté progressivement : 184,2M€ en 2016 par exemple, pour atteindre en 2022, 262M€ reversés aux 32 communes.

L’occasion, à l’heure du débat public, de préciser à nouveau notre position sur l’avenir de l’octroi de mer.

Sa disparition aurait un impact immédiat sur les ressources communales. De plus, la collectivité régionale perdrait son autonomie fiscale au profit du ministère de l’économie et des finances.

En réalité ceux qui préconisent la suppression de l’octroi de mer nous replacent (consciemment ou inconsciemment) sous la tutelle de l’État.

C’est pourquoi nous pensons qu’il est un outil qui doit être maintenu, quand bien même devrait-il subir de profondes adaptations visant à promouvoir davantage la production locale. »

Et de citer les réalisations régionales : 22 city-stades, des écoles, le très-haut débit, l’éclairage public, les routes, etc. 100 millions d’euros.

La Région à domicile, l’accompagnement de l’économie, la formation professionnelle, etc.

« En 2022, la Région Guadeloupe a atteint 100% de son objectif de formation des demandeurs d’emploi et 216% de l’objectif des formations PACTE avec notre partenaire, Pole Emploi », disait Ary Chalus.

L’économie, c’est la Région aussi : « Au 4e trimestre 2022, expliquait Ary Chalus, ce sont plus de 2 000 nouvelles entreprises qui ont vu le jour, le plus haut niveau atteint depuis 2014 ! Je salue le dynamisme de notre tissu économique et nous serons aux côtés des entreprises pour pérenniser leur activité.

Ce sont aussi plus de 2 200 nouveaux contrats d’apprentissage signés en 2021 dans le privé et le public, niveau jamais observé depuis 2007. Le dispositif Aide Régionale aux Employeurs d’Apprentis (AREA) lancé l’année dernière permettra, sans aucun doute, de booster les chiffres de l’apprentissage pour l’année 2022.

En 2023, ce sont aussi plus de 17 500 intentions de recrutement des employeurs que Pole Emploi a collectés.

La situation et l’activité s’améliorent en Guadeloupe, et ce sont les statistiques qui le prouvent.

Je tiens à saluer la réactivité de l’administration régionale qui a, tout au long de ces périodes, porté les initiatives pour amortir le choc et préparer le rebond de notre économie.

Grace à l’action régionale, à celles des institutions et collectivités qui œuvrent pour la population (Etat, Département, EPCI), nous pouvons aujourd’hui espérer atteindre les niveaux de croissance de 2019 et asseoir la relance. »

« La Collectivité Stratège maintient son regard vers l’horizon ! », concluait Ary Chalus après une référence au New Deal proposé au début de son premier mandat, qui se poursuit sans désemparer de l’adversité. Beau résumé !

André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com

Leur avis

Loïc Tonton, conseiller régional, maire de la Désirade (majorité) :

Loïc Martol, conseiller régional Péy Gwadloup (opposition) :

Le discours du président Ary Chalus :

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