Guadeloupe. Ary Chalus tambour battant sur le chantier de la déviation de La Boucan

Une réunion de chantier avec Ary Chalus est toujours un grand moment d’humanité. Le président de Région cache au fond de lui un ingénieur du BTP, à tout le moins un chef de chantiers routiers. Maire de Baie-Mahault il faisait le tour de sa commune à la recherche du moindre caniveau bouché, président de Région, il a pléthore de chantiers routiers à inspecter. Et celui de la déviation de La Boucan, à Sainte-Rose, 100 millions d’euros, des travaux jusqu’à fin 2026, est sûrement le plus important de ses deux mandatures.

9 h 30, rendez-vous avec les équipes régionale et communale, le chef de projet, les chefs d’entreprises concernés, sur le chantier de la déviation. Ary Chalus est en forme qui réunit tout ce monde — et les médias — autour d’une table sur laquelle sont posés trois plans.

Ce n’est pas un chantier comme les autres. Il doit enjamber une rivière, en longer une autre… Bref, ça fait trois ans que les premiers coups de pelleteuse ont été donnés et rien n’a réellement avancé. Du moins en apparence.

Il appartient à Ary Chalus d’une part de savoir ce qu’on a fait tout ce temps-là, d’autre part de booster les équipes. Le ton est rapidement donné : le patron n’est pas très content de l’état d’avancée des travaux.

Ainsi, après les premières phases de travaux commencées en novembre 2018 pour les terrassements du giratoire de Jaula (à Lamentin) ou la réalisation d’autres travaux préparatoires en 2021 et 2022 et l’attribution des marchés, il s’agissait, ce matin, de lancer les grands travaux.

Ary Chalus :

Ce qu’on a fait depuis le premier coup de pelleteuse, c’est Stan Dorothée, ingénieur, chef de projet à la Région Guadeloupe, qui l’explique : il a fallu négocier les terrains, 50 hectares près de deux cents parcelles, de façon à engager des travaux. Ces travaux sont essentiellement ceux de l’étude des sols, de terrassement aussi. Il détaille ce qu’il faudra faire à partir des jours prochains.

La déviation de La Boucan sera aménagée entre la Z.A.C. de Nolivier au nord et la Z.I. de Jaula au sud. C’est ce qu’il faut retenir.

De quoi s’agit-il ? De la création d’une route bidirectionnelle de 4 km (projet élaboré pour évoluer vers une 2×2 voies lorsque ce sera nécessaire), de la construction d’un viaduc de 210 m de long, de la création de deux giratoires d’extrémité.

Stan Dorothée :

Aujourd’hui, comme l’explique Corinne Vingataramin, directrice générale de l’ancien Etablissement Public Foncier, devenu Terres Caraïbes, plus de 97% des terrains ont été achetés.

Corinne Vingataramin :

Une fois obtenu des uns et des autres que les travaux avancent, qu’on mène les quatre marchés en même temps, d’autant que le temps est sec, comme le souligne José Gaddarkhan, l’un des attributaires, le président Chalus a voulu un planning serré pour que tout soit fini en 2026. Il a promis de venir voir régulièrement si on travaille sur le(s) chantier(s).

José Gaddarkhan :

Premier adjoint au maire, Henri Yacou a fait valoir que ce sont les Sainte-Rosiens qui souffrent quand le chantier n’avance pas. « C’est nous qu’on vient voir, à la mairie pour dire que le chantier est arrêté… »

« Oui, justement, ceux qui souffrent ce sont les Sainte-Rosiens. A n’importe quelle heure il y a des embouteillages. Que ceux qui mènent le chantier aillent habiter Sainte-Rose ! », moque le président Chalus.

« Je ne connais pas les aléas. Il faut que le chantier avance ! », lance encore Henri Yacou qui rajoute qu’il aimerait que les plans qu’on vient de montrer puissent être affichés en mairie pour que les gens voient. « Ce n’est pas une baguette de pain ! C’est un chantier de 100 millions d’euros ! Tout ça ne se fait pas du jour au lendemain ! »

Débriefing par Stan Dorothée, Ary Chalus et Henri Yacou :

Le la est donné : des réunions de chantier auront lieu régulièrement. Les habitants de Sainte-Rose seront informés en temps et en heure des progrès et des ralentissements du chantier.

Ary Chalus sourit. Mais gageons que dans quelques jours il passera par là pour voir si les travaux ont réellement démarré. « Je veux qu’on travaille là tout le temps. Je ne veux pas entendre que c’est la période des fêtes, que ce sont les grandes vacances… Il faut toujours des équipes au travail ! »

Calendrier prévisionnel des travaux

Premières semaines de l’année 2024 :

– Détournement et restauration du lit et des berges de la rivière Ancenneau.
– Création de zones de compensation hydraulique

Ces travaux doivent impérativement précéder les travaux de terrassement et de construction du viaduc sur la Grande Rivière à Goyaves.

– Travaux préparatoires de l’aménagement du giratoire de Nolivier (terrassement, assainissement, chaussée, signalisation, aménagement paysagers, éclairage)

La réalisation immédiate de ces travaux facilitera ensuite la gestion du chantier et de la circulation lors de la construction et du raccordement de la déviation côté Sainte-Rose.

2025 à 2026 :
– Les travaux consisteront en du terrassement, la construction des ouvrages d’art et hydrauliques.

Ces travaux débuteront au préalable par des travaux indispensables de consolidation des sols (inclusions rigides et pré-chargements), notamment à l’ancien emplacement de la rivière Ancenneau qui aura été préalablement déplacée.

2026 et 2027 :

Travaux de chaussée, de raccordement, et désenclavement.

Mise en service de la déviation à partir de 2027.

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