Guadeloupe. Jeudi matin, David Drumeaux manifestera devant la sous-préfecture

Restaurateur, David Drumeaux n’en peut plus. Le passe sanitaire est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Jeudi matin, il sera devant la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour dire son désarroi.

David Drumeaux est propriétaire de deux restaurants au cœur de Pointe-à-Pitre. Ces établissements bien connus, le 1973, plutôt cosy, hébergé dans une maison de style créole, et Bokit de Luxe, plus roots, dans une petite maison, aux milieu d’autres petites maisons traditionnelles.

1983, Bokis de luxe, ses bébés

Dans ces deux établissements, David Drumeaux qui est un Pointois affirmé, a recréé une ambiance particulière.

Le 1973 ressemble à un restaurant pointois d’avant, du temps où les gosses venaient du lycée Carnot ou du collège Michelet pour déguster un court-bouillon de poisson servi par une dame maternelle aux petits soins pour les enfants mais aussi pour les clients adultes, fidèles à l’heure du ti-punch ou du sèk, casés dans un coin de la pièce où ils pouvaient parler et déjeuner en paix. Le 1973 c’est un peu ça mais c’est surtout un restaurant cosy. Un restaurant à habitués. Un restaurant où on se sent bien dans une ambiance savamment recréée.

Bokit de Luxe, c’est la tradition du bokit populaire, revisité. On peut se faire servir un bokit morue comme un bokit foie gras. Non ? Oui ! Et c’est ce qui fait le charme du coin !

« Compte tenu que la moitié
des Guadeloupéens ne sont pas vaccinés, nous perdons énormément de clients potentiels. »

David drumeaux

« Depuis le 31 juillet, nous sommes fermés, raconte David Drumeaux. Avant ça, nous avons fermé en mars 2020, rouvert en juin, fermé en septembre, rouvert en novembre, fermé en janvier 2021. On n’a pas arrêté. »

Comment a-t-il fait pour subsister ? « Nous avons eu des aides et un prêt PGE (prêt garanti par l’Etat). Heureusement, nous étions en règle, donc ça c’est fait. Les dossiers ont été agréés. Mais, le mécanisme est très compliqué. Et puis il y a eu le chômage partiel pour les salariés. »

Néanmoins, David Drumeaux enregistre une perte de 40% des revenus en 2020 par rapport à 2019 et de 50% en 2021.

« Aujourd’hui, explique-t-il, il y a toujours des contraintes qui ne nous facilitent pas la vie. Bon, le couvre-feu à minuit, pour nous ça passe. Mais, il y a surtout l’obligation d’un passe sanitaire pour accéder à nos établissements. Ceci dès le premier client. Compte tenu que la moitié des Guadeloupéens ne sont pas vaccinés, nous perdons énormément de clients potentiels. Là, nous avons calculé que la clientèle est divisée par trois, à se partager, ce qui va être compliqué pour les petits restaurants qui travaillent essentiellement avec la clientèle locale. Pour les restaurants plus importants, ils vont accueillir les touristes… »

« Nous souhaitons une adaptation
en attendant qu’il y ait plus de Guadeloupéens vaccinés. »

IDEM

Que demandent les restaurateurs ? L’air est connu, qu’on tienne compte de la spécificité locale. Cette fameuse spécificité locale qui devrait permettre de déroger aux lois nationales…

« On sait bien tout ça, reconnaît David Drumeaux, on sait bien que les lois s’appliquent partout. Mais, il faut retenir qu’on a décidé le passe sanitaire en France hexagonale quand le gouvernement a su qu’il y avait 75% des François qui étaient vaccinés. Pas avant. Là, en Guadeloupe, alors qu’il y a à peine 50% de vaccinés, on nous impose le passe. Nous souhaitons une adaptation en attendant qu’il y ait plus de Guadeloupéens vaccinés. »

En attendant les restaurateurs sont appelés à se retrouver jeudi 28 octobre, à 9 heures, devant la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre. Ils espèrent une rencontre avec le sous-préfet.

Combien seront-ils ? « Nous allons nous compter. Il y a 1 500 restaurateurs dans l’archipel. 1 500 professionnels qui souffrent, qui sont en désarroi. »

André-Jean VIDAL

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