À l’occasion des 171 ans de l’arrivée des premiers travailleurs indiens en Guadeloupe, le président du Conseil départemental Guy Losbar, le président du Conseil régional Ary Chalus, le maire de Pointe-à-Pitre Harry Durimel et le président du Comité du Premier Jour, Gérard Pétapermal, invitent la population à prendre part à la traditionnelle cérémonie de commémoration.
Cette manifestation se déroulera mercredi 24 décembre, de 7 à 12 h 30, Esplanade du Premier Jour, à proximité du Mémorial ACTe, à Pointe-à-Pitre.
Cette cérémonie célèbre la mémoire des 344 travailleurs indiens arrivés en Guadeloupe le 24 décembre 1854 à bord du trois-mâts L’Aurélie, et met à l’honneur leur apport durable à l’histoire, à la culture et à l’identité guadeloupéennes.
Venez nombreux partager un moment de mémoire, de rassemblement et de transmission.
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De 1854 à 1885/1889, un flux migratoire déplaça plusieurs dizaines milliers d’Indiens du sud de l’Inde vers la Guadeloupe, travailleurs immigrés affectés dans ce pays – pour eux lointain et inconnu – au moins qualifiés des travaux des champs (de canne principalement) désertés par les anciens esclaves une fois l’esclavage aboli en 1848.
Karikal est, avec Pondichéry, au tout début de cette histoire migratoire qui contribua à enrichir d’une touche d’indianité la créolité structurelle, identitaire, de la société guadeloupéenne.
Lorsqu’à la Noël 1854, l’Aurélie arriva en Guadeloupe ayant à son bord les premiers travailleurs immigrés indiens, ce navire était en provenance de Pondichéry et de Karikal, deux ports de la côte de Coromandel, en pays tamoul dans l’Inde méridionale, où cinq établissements français épars constituaient (avec leurs dépendances) la minuscule colonie française officiellement dite Etablissements Français dans l’Inde.
Dans les premiers temps de la migration indienne réglementée vers la Guadeloupe (notamment), Pondichéry et Karikal furent en effet les seuls ports d’appareillage des premiers « convois indiens » vers les colonies françaises « à sucre », des Antilles notamment.
Quand 314 (ou 344) de ces travailleurs sous contrat embarquèrent vers la Guadeloupe le 30 septembre 1854 pour 85 jours de mer avec des fortunes diverses, ils prenaient simultanément le temps de faire intimement connaissance avec leur vaisseau.
Des difficultés administratives ne permirent le départ d’Europe du transporteur, L’Aurélie, que le 22 décembre. Le capitaine d’alors est un nantais du nom d’Armand Granier de Saint-Maugon, né le 28 octobre 1809. L’équipage était constitué de 17 membres, et quatre passagers furent embarqués. Destination La Réunion, puis l’Inde.
Le bateau à vapeur le Nantes – Bordeaux clôturait ce flux migratoire de 93 convois, le 30 janvier 1889 à Pointe à Pitre en livrant les 599 derniers Engagés Indiens, ce qui portait le nombre total à 42 873. 1 680 sont morts en cours de traversées qui prenait environ trois mois.
28 692 sont partis des ports de Pondichéry et de Karikal, 331 du port de Madras, et 15 530 du port de Calcutta.
Leurs descendants constituent une composante à part entière de la population guadeloupéenne.

























