Sous l’autorité du préfet de Guadeloupe, Thierry Devimeux, de la procureure Caroline Calbo, du recteur d’académie, Gabriele Fioni, les gendarmes ont effectué une opération de contrôle dans l’enceinte du lycée Bertène Juminer (Lamentin), ce mardi 7 octobre.
Une semaine jour pour jour après l’agression au couteau qui aurait pu être fatale à un lycéen au sein même de son établissement, au Moule, par l’un de ses camarades, une opération exceptionnelle de contrôles (anti-armes, antistupéfiants) s’est déroulée au lycée de Lamentin. Accompagnés de T., le chien auquel rien n’échappe, les gendarmes ont contrôlé les cartables, les vestiaires, et ont procédé à des palpations.


Une opération qui sera reconduite de manière aléatoire dans les établissements scolaires de Guadeloupe. Dès son arrivée, Gabriele Fioni, recteur de l’académie de Guadeloupe, conscient de la situation, n’a eu de cesse de répéter que « la violence n’a pas sa place à l’école ». Les faits qui se sont déroulés au Moule, la semaine dernière, n’ont fait que renforcer la volonté de prendre des mesures pour faire des établissements des espaces où les élèves sont en sécurité.
Garantir les conditions propices à l’apprentissage
Ce contrôle est organisé à l’intérieur du lycée « pour garantir à l’ensemble des élèves que les conditions d’éducation sont réunies avec des bâtiments de qualité, des enseignants engagés, mais surtout, des conditions de sécurité et de sérénité réelles : pas d’armes, pas de drogue, pas de violence…, a indiqué Thierry Devimeux, préfet de Guadeloupe qui s’est adressé directement aux élèves. Nous avons besoin que ces jeunes réussissent dans leurs études, qu’ils apprennent dans de bonnes conditions pour mettre leur talent au service de ce département. »


Ce contrôle inopiné s’inscrit dans une stratégie plus globale de sécurisation de l’espace scolaire, qui fait suite à la réunion, la semaine dernière, de l’état-major de sécurité avec le préfet, la procureure, Caroline Calbo, le recteur, Gabriele Fioni… pour définir ensemble des mesures à appliquer, « selon la gravité des faits ». Le plan d’action se décline en trois axes :
- Renforcer la sécurité « passive » des collèges et lycées avec des enceintes hermétiques pour éviter toute intrusion d’individus extérieurs avec l’installation de clôtures, portiques… « Nous y travaillons avec l’Education nationale, le Conseil départemental et le Conseil régional », a précisé le préfet Thierry Devimeux.
- Des contrôles au sein des établissements.
- Les suites à donner en cas d’incidents par la voie judiciaire « pour les cas plus graves ». En amont, face aux « comportements inadaptés », l’Education nationale jouera pleinement son rôle, mais aussi les élus locaux pour des rappels à la loi.
Cécilia Larney
Gabriele Fioni : « On ne peut plus rester passifs ! »

« Nous avons frôlé le drame à l’intérieur d’un lycée, la semaine dernière : on ne peut plus rester passifs, a commenté le recteur Gabriele Fioni. Il est rare de faire entrer des forces de l’ordre dans un établissement, mais la situation l’impose et nous continuerons. Pour les mesures pédagogiques, il y aura une proportionnalité, mais dans tous les cas, toute arme décelée dans ou à proximité d’un établissement scolaire fera l’objet d’un conseil de discipline pouvant allant jusqu’à l’exclusion, comme pour les faits qui se sont déroulés au Moule, la semaine dernière. »
Au bilan de l’opération de contrôles effectués au lycée de Lamentin, mardi 7 octobre, pas d’armes découvertes, mais une petite quantité de stupéfiant.
« Pour avoir une réponse graduée aux différents faits commis dans ou aux abords des établissements scolaires, l’échange d’information entre le rectorat, les forces de l’ordre et le parquet est primordial, a souligné Caroline Calbo, procureure de la République. Pour les premiers faits de petite délinquance, la réponse peut être administrative, disciplinaire, éducative prise par le rectorat. Si les faits sont plus graves, la justice sera saisie. »