Guadeloupe. Crise de l’eau : l’alternative des collèges

Faute d’eau potable dans certaines communes de l’archipel, le collège Saint-John-Perse de Grand-Camp (Les Abymes) déploie un dispositif spécial pour maintenir les cours.

À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Depuis le 9 octobre, le collège Saint-John-Perse de Grand-Camp fait preuve d’esprit d’initiative pour alimenter en eau et en gel hydroalcoolique 615 élèves et les personnels rattachés à l’établissement des Abymes, soit près d’un millier d’adolescents et d’adultes. La solution est coûteuse – plus de 700 euros pour l’achat de gobelets, packs d’eau, gel hydroalcoolique – et réclame une attention de tous les instants. En plus des sommes avancées sur ses fonds propres, l’établissement a pu compter sur un don en eau, ainsi que sur le soutien du Conseil départemental.

Cette situation, qui reste inconfortable, a naturellement une incidence directe sur les séances d’Education physique et sportive qui se déroulent en salle, sous forme de cours théoriques.

Jusqu’à quand ?

Nicole Cyprien, principale du collège Saint-John-Perse.

« Pour moi, cette situation est équivalente à une crise sanitaire, commente Nicole Cyprien, principale du collège Saint-John-Perse. Le personnel de vie scolaire, le personnel administratif, le personnel de direction rappellent tout le temps les consignes aux élèves, apportent de l’eau dans les salles de classe. Jamais les élèves n’ont autant bu d’eau, surtout avec la chaleur ! »

Une logistique exceptionnelle en interne qui nécessite aussi la contribution des parents invités à fournir, si ce n’est de l’eau à leur enfant, au moins une gourde, voire un gobelet, pour alléger la charge de l’établissement et permettre aux équipes d’approvisionner chacun en eau régulièrement. Au prix de cet effort collectif, les cours se déroulent normalement, mais pour combien de temps encore ?

« Si la situation n’évolue pas d’ici vendredi, nous réunirons le conseil pédagogique pour envisager d’assurer les cours à distance, ce que personne ne souhaite », prévient Nicole Cyprien.

Cécilia Larney

« Le Département fournit de l’eau aux collèges concernés »

Henri Angélique, vice-président du Département.

« En fonction des initiatives prises par les chefs d’établissement pour faire face au manque d’eau potable, le Conseil départemental intervient en appui, explique Henri Angélique, vice-président du Conseil départemental, en charge des Affaires scolaires. À partir d’une estimation des besoins en eau des collèges concernés, nous mettons à leur disposition les quantités nécessaires. Les chefs d’établissement restent libres de maintenir les cours en présentiel ou de les organiser en distanciel. La crise Covid nous avait permis d’équiper les établissements en moyens numériques pour assurer la continuité pédagogique. »

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