Pour la 4e édition du festival international de musique classique en Guadeloupe, le comité a prévu « une édition historique » avec la présence d’artistes de renommée mondiale au sein du festival.
Du 15 au 23 novembre, le Festival international de musique Saint-Georges proposera plusieurs temps forts, dont un concert inédit à l’aéroport Guadeloupe-Maryse-Condé, les concerts d’opéra de Limmie Pulliam et d’Axelle Saint-Cirel, sans oublier le concours de violonistes.
Ils sont huit demi-finalistes venus du monde entier. Ils tenteront de remporter le prix exceptionnel de 20 000 euros. La Pologne, la Finlande, la Chine, la Turquie, le Canada, les Etats-Unis et l’Afrique du Sud seront représentés lors des demi-finales qui « marqueront l’histoire de la musique classique mondiale », promet Marlon Daniel, fondateur et directeur artistique et musical.
La première édition du concours international de violon Joseph Bologne au Mémorial Acte se déroulera du 20 au 22 novembre dans le cadre du festival est une première mondiale, et une première pour le festival international de musique classique Saint-Georges.
« Mettre en avant nos héros »
Les artistes devront interpréter des compositions du chevalier Saint-Georges, artiste oublié et occulté de l’histoire de la musique classique malgré son impact indéniable.
« Quand on organise un tel concours avec un prix de 20 000 euros à la clé, tous les conservatoires et toutes les écoles de musique se demandent où est ce que cela se passe ? Qui est Joseph Bologne ? Pour concourir, les candidats doivent étudier l’artiste mis en valeur. C’est une manière pour nous de mettre en avant nos héros », explique Marlon Daniel. L’Américain affirme clairement que ce concours marque l’histoire de la musique classique. « Un concours de violoniste avec un tel prix qui met à l’honneur un homme noir dans le monde de la musique classique, c’est inédit : cela n’existe nulle part ! La Guadeloupe marque l’histoire de la musique classique. »
La quatrième édition du festival propose plusieurs rendez-vous historiques dans le monde de la musique classique, avec un opéra (mercredi 19 novembre) avec le ténor Limmie Pulliam, l’un des plus grands ténors mondiaux et l’un des premiers ténors noirs à s’être produit dans les plus grands opéras mondiaux. « Il a dû briser de multiples barrières pour les artistes noirs dans les opéras européens, souligne Marlon Daniel. Dans certains opéras, les gens se griment encore en noir pour représenter des personnages noirs. Il était inconcevable, il n’y a pas si longtemps, qu’un ténor noir ou qu’un homme noir embrasse une femme blanche sur scène, tant le racisme est fort dans ce domaine ! »
Si cela ne suffit pas aux mélomanes, le festival débutera, samedi 15 novembre, par un concert dans un lieu inédit, à l’aéroport Guadeloupe-Maryse-Condé. Il s’agira de l’un des premiers concerts de musique classique dans un aéroport. L’évènement se clôturera en beauté avec un concert orchestral mettant en scène Axelle Saint-Cirel, chanteuse lyrique mezzo-soprano guadeloupéenne qui s’est distingués lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, à Paris, l’an dernier.
Plus qu’un festival un « mouvement musical »
« Ceux qui ne seront pas à ce concert manqueront quelque chose d’historique ! », affirme Marlon Daniel qui appelle à l’union sacrée autour du festival. Au-delà de ces rendez-vous, le festival a la volonté d’accompagner des jeunes artistes guadeloupéens et de leur donner accès aux meilleurs instrumentistes mondiaux. Des rencontres et des échanges seront prévus afin de faciliter l’apprentissage des jeunes artistes. « Imaginez le nombre d’années, d’obstacles et d’aventures qu’il faut pour un jeune de Chicago, d’où je suis originaire, pour avoir accès à des personnalités de ce standing ! »
Par ailleurs, l’objectif de ce festival est de créer une nouvelle place forte de la musique classique qui célèbre l’entièreté de son histoire. « Nous voulons montrer que nous avons cette histoire qui est ignorée ailleurs, mais qu’ici, nous ne l’ignorons pas ! Nous la mettons en avant avec brio. »
Tafari Tirolien
Le festival en quelques dates
- Samedi 15 novembre à l’aéroport Guadeloupe-Maryse-Condé, la soirée d’ouverture du Festival autour du thème, L’Héritage du Chevalier de Saint-Georges. Un concert-événement célébrant les compositeurs d’origine africaine, avec Jessie Montgomery, William Grant Still, Thierry Pecou, Trevor Weston, Romuald Grimbert-Barre et Firmine Richard en conteuse.
- Dimanche 16 novembre, à la cathédrale de Basse-Terre. Grand concert choral : Spirituals
- en concertréunira le Choeur des HBCU (universités noires historiques) et des solistes internationaux entre musique sacrée, gospel et création guadéloupéenne : la soprano Michelle Johnson, la mezzo-soprano Charlotta Huldt, le ténor Leo Williams et le baryton Franco Pomponi.
- Mardi 18 novembre, ateliers et masterclass, au Palais de la culture Félix Proto. Le Choeur des HBCU, (universites noires historiques), dirigé par Alexis Rainbow, collaborera avec Jean-Claude et Christian Gaspaldy, des chorales et étudiants guadeloupéens.
- Mercredi 19 novembre,Pagliacci de Ruggero Leoncavallo en version concert à l’Artchipel-scène nationale de Guadeloupe. Sous la direction de Marlon Daniel, avec l’Orchestre et le Choeur du Festival, le ténor Limmie Pulliam (Canio) et la soprano Michelle Johnson (Nedda) pour une soirée d’emotions intenses autour de l’amour, de la trahison et du destin.
- Du 20 au 22 novembre, première édition du concours International de violon Joseph Bologne au Mémorial Acte.
- Dimanche 23 novembre, Chants du Nouveau Monde au Hall Paul Chonchon. Concert de clôture avec l’Orchestre du Festival et la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel autour de Bologne, Berlioz, Lili Boulanger et Dvořak.
