Guadeloupe. Journées d’action contre l’illettrisme : une attention particulière pour les jeunes adultes

Officiellement lancées au Conseil départemental (Basse-Terre), mardi 9 septembre, en présence du préfet Thierry Devimeux, les 12es Journées nationales d’action contre l’illettrisme se poursuivent jusqu’au 30 septembre dans les communes de l’archipel.

« Apprendre, c’est reprendre le contrôle. » Particulièrement focalisée sur les jeunes adultes, la 12e édition des Journées nationales d’action contre l’illettrisme ont débuté mardi 9 septembre. Moïra André, Miss Guadeloupe 2024, 3e dauphine de Miss France 2025, conseillère numérique au Conseil départemental de la Guadeloupe, est la marraine de ces Journées qui mettront en exergue les difficultés rencontrées par les 16/25 ans et les solutions à leur disposition sur le territoire pour « reprendre la main sur leur avenir. »

Le préfet Thierry Devimeux, qui a pris ses fonctions le 1er septembre en Guadeloupe, a participé à la cérémonie d’ouverture pour rappeler l’engagement de l’Etat aux côtés du Conseil départemental, de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme et des acteurs du territoire.

« Malheureusement, en Guadeloupe, l’illettrisme touche deux fois plus de personnes que la moyenne nationale. Je découvre que le territoire de la Guadeloupe est déjà bien structuré autour de cette question, que beaucoup d’associations, d’organismes… sont mobilisés pour accompagner des personnes qui ont des difficultés, souligne Thierry Devimeux. Quand on a des difficultés, on a du mal à trouver un travail, à accéder à ses droits, et à exprimer son pouvoir démocratique parce qu’on n’a pas accès à l’information. C’est important d’avoir une politique très volontariste sur le sujet. Cette Journée nationale rappelle à tous que les acteurs sont déjà mobilisés et qu’il faut continuer le travail : on ne peut pas se satisfaire d’une situation qui n’est pas bonne dans notre département. »

Des données chiffrées inédites

Les Journées nationales d’action contre l’illettrisme sont marquées, en Guadeloupe, par la publication de l’Atlas de l’illettrisme en Guadeloupe. L’outil, inédit, fournit des données précieuses qui rendent palpables la douloureuse réalité à laquelle sont confrontés 1 Guadeloupéen sur 10, âgé de 18 à 64 ans, soit 17 500 personnes sur une population estimée à 380 000 habitants par l’Insee au 1er janvier 2025.

Véritable handicap, l’illettrisme condamne à l’exclusion sociale ceux qui en souffrent… en silence. Deux fois plus touchée que l’Hexagone par l’illettrisme – et ses corollaires, l’innumérisme, l’illectronisme -, rend encore plus difficile l’accès à l’emploi, l’accès aux droits…

« Apprendre, c’est reconquérir sa liberté, c’est pouvoir accéder à un emploi, comprendre ses droits, s’exprimer pleinement et participer à la vie de la cité, insiste Adrien Baron, vice-président du Département, président de la commission Insertion. Avec nos 37 000 bénéficiaires du RSA, nous sommes confrontés à cette problématique. La collectivité départementale n’a pas attendu pour agir. La convention signée avec l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme a permis de développer des ateliers, de former les collaborateurs du Conseil départemental, d’identifier les solutions existantes sur le territoire… ».

Adrien Baron : « Nous refusons la fatalité ! »

Le Département a d’ailleurs renouvelé, au cours de la cérémonie d’ouverture des Journées d’action contre l’illettrisme, sa convention avec l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), activement représentée par Jessica Oublié, correspondante en Guadeloupe de l’ANLCI.

Adrien Baron (Département) et Jessica Oublié (ANLCI).

« Aujourd’hui, il s’agit de franchir une étape supplémentaire pour affirmer une ambition nouvelle : mieux structurer le réseau des acteurs, enrichir les outils pédagogiques et renforcer le rôle de la collectivité départementale dans la lutte contre l’illettrisme, annonce Adrien Baron. Ensemble, nous voulons bâtir un véritable écosystème éducatif et solidaire où aucun jeune ne sera laissé sur le bord du chemin. La lutte contre l’illettrisme n’est pas une option : c’est une obligation morale. Derrière chaque chiffre, derrière chaque diagnostic, il y a des visages, des parcours, des vies. Il y a des jeunes qui doutent, des adultes qui se sentent exclus, des familles qui peinent à trouver leur place. En Guadeloupe, comme partout ailleurs, nous refusons la fatalité : nous croyons que chaque jeune mérite une seconde chance, un accompagnement, un chemin vers la réussite. C’est le sens de notre engagement collectif : donner à chacun la capacité de reprendre le contrôle de son destin. Avec l’Etat, le rectorat, les associations…, la Guadeloupe se tient debout, unie et résolue pour faire reculer l’illettrisme et pour offrir à sa jeunesse les moyens de s’accomplir pleinement. »

Les nombreux acteurs du territoire engagés dans la lutte contre l’illettrisme étaient présents dans l’hémicycle du Conseil départemental, à Basse-Terre, ce mardi 9 septembre pour la cérémonie d’ouverture officielle des Journées nationales d’action contre l’illettrisme. Preuve que cet enjeu majeur mobilise pleinement les énergies.

Cécilia Larney

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