Guadeloupe. Le péyi à la traîne dans la gestion des déchets

Synergîles présentait, mardi 21 novembre, à l’amphithéâtre du Crédit Agricole, aux Abymes, les chiffres clés déchets 2022.

La collecte des déchets est essentielle sur l’archipel Guadeloupe. Non seulement parce que c’est une obligation morale et environnementale mais aussi parce que sur une série d’îles confettis ne pas collecter les déchets serait criminel au regard de la nature et intenable.

Pour l’instant, malgré les gesticulations des uns et des autres, le traitement des déchets n’est pas encore au point. Tandis que la période du Covid-19, qui avait impacté les activités, avait permis de voir venir, le retour aux affaires des particuliers, des entreprises, l’arrivée des touristes, a induit des quantités supérieures de déchets de toutes sortes.

La collecte des déchets ménagers et assimilés en en légère hausse, soir 220 000 tonnes en 2021, 239 000 tonnes en 2022. La quantité collectée par habitant est en progression de 7,9%.

De même, l’augmentation des déchets collectés est visible aussi sur les matériaux recyclables et emballages (hors verre) collectés en porte-à-porte et apport volontaire.

En 2022, seulement un quart des déchets produits en Guadeloupe ont été valorisés. Les reste est tout bonnement enfoui dans les deux instalaltions de stockage que sont La Gabarre-Syvade et Energipôle Espérance, soit 77% des déchets ménagers et assimilés.

Pour ce qui est des déchets d’activités économiques, zone opaque, le tonnage est estimé à 107 900 tonnes.

Première intervenante, Sylvie Gustave dit Duflo, présidente de l’Office Français de la Biodiversité, vice-présidente de la Région.

Elle a « mis les pieds dans le plat », les mots sont d’elle. Pourquoi dit-elle cela ? Elle avait un canapé assez ancien chez elle, restauré plusieurs fois. Elle s’est donc rendue chez un « distributeur » de la place « et pas n’importe lequel, le plus grand », qui lui a dit « qu’il ne reprenait pas les vieux meubles, qu’il récupérait déjà les vieux matériel électriques et électroménagers et qu’il n’allait pas avoir une benne pour les vieux canapés… que sa cour n’était pas une décharge… »

Deux autres distributeurs ont répondu la même chose à Sylvie Gustave dit Duflo.

« Or, il y a une obligation de reprendre le mobilier usagé Où avons-nous péché ? Les distributeurs ne reprennent pas le mobilier. Il n’y a pas de benne pour ça. Pas étonnant qu’on retrouve ces vieux meubles dans la nature ! »

Elle concluait : « Il faut que chacun prenne ses responsabilités et obéisse à la loi. Faut-il aller voir les distributeurs un à un ? Ces manquements retombent sur les EPCI et tout ceci rallonge la facture. Je suis une bagarreuse. Je suis prête à mouiller le maillot pour que chacun respecte les règles. La Région Guadeloupe fera le job ! »

Jacques Chouraki, sans doute l’un des pionniers locaux du traitement des déchets ménagers (ECODEC), vice-président de Synergîles, intervenait ensuite pour rappeler ce qu’est Synergîles et quel est l’état de la collecte et du traitement des déchets.

Jacques Chouraki :

Laurent Poulain, ingénieur déchets et économie circulaire, représentant l’ADEME, faisait le point sur l’existant et ce qui est à faire. Les équipements sont mis en place par la Région, les EPCI, l’ADEME finance certains projets importants. Mais, il reste beaucoup à faire…

Laurent Poulain :

Thierry Lecomte, chef du service Énergie Déchets DEAL, rappelait la loi antigaspillage, les autres textes qui régissent la collecte, le traitement des déchets, et relevait l’écart entre la volonté de bien faire et les réalités de terrain.
Ce qu’il faut faire et la réalité de terrain.

Ses commentaires pour la Guadeloupe ?
. Loin des objectifs
. Loin des valeurs nationales
. Une part encore trop importante à l’enfouissement
. Stagnation du traitement des déchets
. Il faut aller plus loin que les semaines de sensibilisation…

Des points positifs cependant :
. Toutes les communes disposent de systèmes de tri
. Il y a un nombre croissant de décheteries
. Travaux en cours : traitement obligatoire des biodechets à la source, mise en place d’usines de valorisation, booster la récupération par le distributeur des mobiliers…

La matinée se poursuivait avec la présentation des chiffres clés par Krista Virginie, chargée de mission ORDEC Synergîles.

Krista Virginie :


A MARIE-GALANTE

A Marie-Galante, la gestion des déchets collectés n’est pas une mince affaire. Les déchets collectés sont d’ailleurs transportés sur le continent et traités par le SYVADE. Or, comme le dit si bien Jocelyn John, « il y a beaucoup à faire, à imaginer pour traiter ce problème. »

Jocelyne John, chargée de mission à la CCMG :

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