Guadeloupe. Le procureur de Pointe-à-Pitre lance la lutte contre la prostitution sur le territoire

C’est par un courrier récent que Patrick Desjardins, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, lance la lutte contre la prostitution. Lutte contre ceux qui facilitent des pratiques qui s’apparentent souvent à de l’esclavage moderne de jeunes femmes en détresse.

Que dit M. Desjardins, dans ce courrier adressé au préfet de région Alexandre Lefort, au directeur territorial de la police national, Laurent Chavanne, au général commandant la gendarmerie de Guadeloupe et Îles du Nord Vincent Lamballe, aux maires de Pointe-à-Pitre, Les Abymes et Baie-Mahault ?

Qu’il les invite, ce mardi 18 avril, à la mise en place du groupe local de traitement de la délinquance relatif à la lutte contre le proxénétisme et le recours à la prostitution. Oui, les clients sont aussi concernés… parce que la prostitution est illégale.

Qui est aussi concerné par cette délinquance punissable par les tribunaux ? Ceux qui favorisent, tirent profit et favorisent cette prostitution.

Ceux qui favorisent, sont aussi les loueurs de locaux où se pratique cette prostitution; ceux qui en tirent profit, ce sont les… souteneurs, compagnons des prostituées, ceux qui louent les services de prostituées pour agrémenter leurs activités de bar ou restauration, de boites de nuit.

La réflexion engagée par Patrick Desjardins s’appuie sur des constatations :

. Les personnes qui pratiquent la prostitution sont souvent vulnérables, en détresse, dans des situations économiques difficiles, souvent des étrangères qui fuient leurs pays pour des raisons économiques et tombent entre les mains de personnes peu scrupuleuses…

. Autour de cette prostitution gravite une faune peu recommandable, constituée de proxénètes, de loueurs marrons, de dealers…

. La prostitution présente des risques pour la santé publique compte tenu des conditions dans lesquelles elle se pratique.

. La stigmatisation sociale dans laquelle se trouvent les personnes qui pratiquent la prostitution font qu’elles ne peuvent, souvent, pas faire appel aux aides sociales, à des services médicaux gratuits, etc.

. La prostitution entraîne, là où elle se pratique — en plein centre ville de Pointe-à-Pitre notamment, dès 18 heures, chaque jour — des nuisances : éclats de voix, coups de klaxon, rixes, coups de feu, etc. mais aussi de ce fait un sentiment d’insécurité pour les riverains qui ne peuvent plus prendre l’air, passer dans le coin, laisser leurs fenêtres ouvertes pour profiter de l’air frais de la nuit…

Tout ceci va être pris en compte par le groupe local de traitement de la délinquance, confié à un substitut, Benjamin Lakhdari.

Le procureur Desjardins pense qu’i faut deux axes de prévention/punition.

Tout d’abord inciter les clients à suivre des stages alternatifs aux poursuites.

Ensuite, c’est le côté offensif des mesures : des poursuites et des peines fermes dissuasives pour tous ceux qui tirent profit de la prostitution.

A suivre.

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