Guadeloupe. L’enquête périnatale révèle précarité et mal-être des jeunes mères de nos régions

Depuis 30 ans, régulièrement, est réalisée l’enquête nationale périnatale. Celle de 2021, rendue publique lundi 26 juin 2023, a rajouté un volet spécifique pour chaque région d’Outre-mer.

Corine Pioche, Gülen Ahayan-Kancel, Mathilde Melin et Laurent Legendart. @AJV

Laurent Legendart, directeur général de l’Agence régionale de santé de la Guadeloupe et Îles du Nord, accompagné du Dr Mathide Melin, de Santé Publique France, du Dr Gülen AHYAN-KANCEL, gynécologue obstétricienne au CHU et Corine Pioche, de l’Observatoire de la santé de Guadeloupe, a présenté l’enquête nationale périnatale en Guadeloupe et Saint-Martin (Saint-Barthélemy dépend de la maternité de Saint-Martin).

Laurent Legendart, directeur général de l’ARS de Guadeloupe et Îles du Nord a insisté sur les enseignements de l’enquête et son utilisation pratique :

En 2021, l’enquête sur le territoire national s’est déroulée la semaine du 15 mars en ciblant la totalité des naissances survenues. Afin d’obtenir un effectif satisfaisant, la période d’étude en Guadeloupe et à Saint-Martin a été étendue de huit semaines. L’échantillon total comprend, en Guadeloupe, 684 nouveau-nés soit 672 femmes et 92 nouveau-nés pour 91 femmes à Saint-Martin. La réalisation de l’enquête sur le terrain a été possible grâce à la participation des services de PMI, du Réseau périnatal « Naître en Guadeloupe » ainsi que les professionnels de santé au sein des maternités.

Quels enseignements doit-on tirer de cette enquête nationale dont le volet local (chaque région d’Outre-mer a son volet spécifique) est enrichi par huit semaines supplémentaires consacrées au territoire ?

De manière générale, les indicateurs sont globalement moins favorables en Guadeloupe et à Saint-Martin que dans l’Hexagone, notamment :

– Des femmes plus souvent obèses quand elles commencent leur grossesse : 24,1% vs 14,4 % – Plus de grossesses survenues trop tôt ou non désirées : 28,6% vs 16,6%

– Davantage de femmes se sentant tristes ou déprimées durant la grossesse : 33,9% vs 25,6% – Une part d’enfants de petits poids (inférieur à 2,500 kg) plus importante à la naissance : 10,9% vs 7,1%

– Une part de naissances prématurées (inferieur à 37 semaines d’aménorrhée) plus importantes : 10,2% vs 7,0%

– Des bébés qui dorment plus souvent dans le lit de leurs parents : 28,4% vs 12,4%

L’enquête montre toutefois deux indicateurs plus favorables :

– Des femmes qui allaitent plus fréquemment, aussi bien à la maternité (92,3% vs 69,7%) qu’à distance de l’accouchement (71,2% vs 54,2% deux mois après la naissance)

– Une consommation de tabac plus faible avant et pendant la grossesse : 3,9% vs 12,2%.

Ces indicateurs, a souligné Laurent Legendart, permettront d’abonder les actions des politiques publiques en faveur de la mère et de l’enfant de la première consultation jusqu’aux 1 000 jours de prise en charge spécifique.

L’obésité, la tristesse, les grossesses survenues trop tôt ou non désirées, les petits poids et les prématurés sont des données inquiétantes qui nécessitent une prise en charge spécifique par les spécialistes.

L’allaitement plus fréquent, la consommation de tabac moindre pendant la grossesse sont des caractères positifs.

Le co-dodo (bébé qui dort avec ses parents) induit une sensibilisation au fait que le bébé doit dormir dans la même chambre que ses parents mais pas DANS le lit de ses parents pour des questions d’hygiène et de confort.

André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com

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