Guadeloupe. Police/Justice : quoi de neuf dans les dossiers Mickaël Paturot et Maria Cabrera ?

Conférence de presse à trois pour évoquer deux affaires judiciaires criminelles. Caroline Calbo, procureure de Pointe-à-Pitre, avait invité Christophe Gavat, directeur territorial de la Police nationale, et Camille Blanc-Pichy, commissaire, cheffe du Service territorial de la police judiciaire. Deux dossiers délicats et douloureux : la mort de Mickaël Paturot, chef d’entreprise tué à son domicile, et celle de Maria Cabrera, restauratrice abattu dans son établissement.

Ces deux affaires qui ont été survolées par la procureure Caroline Calbo — et pour cause — sont toujours à l’instruction, ce qui impose du doigté pour en parler. Avec l’assentiment des juges d’instruction, Mme Calbo en a parlé.

Mickaël Paturot tué à son domicile

Mickaël Paturot a été tué, chez lui, aux alentours de 23 heures, dans la nuit du 22 au 23 septembre 2023. Meurtre crapuleux. Abattu avec une arme à feu de poing. La vidéosurveillance, consultée par les enquêteurs, montre sept individus, dont trois armés, rôdant à proximité du domicile de M. Paturot, une heure avant le drame.

Le fils de Mickaël Paturot se présente le 24 septembre à l’hôtel de police. Le jeune homme, 16 ans, se désigne spontanément comme le commanditaire d’un vol qui aurait mal tourné. Il savait que son père avait une forte somme d’argent chez lui. Il est allé — ce sont ses déclarations — trouver une connaissance qui, avec des amis, a fait une descente chez M. Paturot. Un coup de feu… Fin de soirée tragique.

Les huit personnes impliquées dans cette mort subite sont identifiées et interpelées. Il s’agit de 4 mineurs — deux ont 15 ans, un à 16 ans, un a 17 ans — et 4 majeurs — 18 et 19 ans.

Les dernières interpellations sont récentes. Sept personnes sont en détention pour un crime d’homicide concomitant avec un crime de vol en bande avec arme. Un mineur a été placé sous contrôle judiciaire et placé dans un centre pour mineurs.

L’instruction se poursuit pour déterminer avec exactitude la responsabilité de chacun.

Maria Cabrera abattue pour quelques euros

L’affaire a tout autant que la précédente ému la population. Mickaël Paturot était un chef d’entreprise connu, Maria Cabrera était la gérante accueillante d’un restaurant pointois bien connu.

Le 15 mars 2024, Maria Cabrera a quatre clients dans son établissement. Tous voient entrer en coup de vent deux hommes porteurs de cagoules, armés, criant qu’ils veulent de l’argent. Ils entendent dépouiller les quatre clients et s’en prennent tout de suite à Maria. Ils ont repéré les lieux — c’est comme ça qu’ils ont été remarqués par des témoins, dont une qui ne ment presque jamais, une caméra de surveillance — et pensent que Maria a une forte somme d’argent chez elle. Son restaurant marche bien.

Avant de s’échapper dans la rue, l’un des deux agresseur braque son arme sur la poitrine de Maria Cabrera et l’abat.

La police, outre la caméra de surveillance, a quatre témoins, consommateurs du restaurant, encore choqués de l’aventure, et des gens dans le voisinage.

La communauté dominicaine est très affectée par cette mort gratuite d’une bonne personne.

Les agresseurs présumés ne vont pas courir longtemps. L’un d’eux est interpelé lors d’un contrôle de police au cours duquel il a braqué son arme sur les fonctionnaires. Il est écroué le 28 mars, après des aveux : il a tiré sur Maria. Son acolyte est interpelé le 24 avril. Il s’agit de deux ressortissants de l’île de la Dominique, entrés illégalement en Guadeloupe.

Brigade criminelle : sept fonctionnaires

La cheffe du Service territorial de la police judiciaire est une commissaire, Camille Blanc-Pichy. Ce service très spécialisé, c’est sept fonctionnaires de police formés, experts, spécialisés, mobilisables (par rotations, bien évidemment) 24 heures sur 24. En 2023, ce service a été saisi 22 fois, pour des affaires d’homicides et de tentatives d’homicides graves, c’est-à-dire le plus souvent avec plusieurs auteurs et des armes à feu. 22 saisines en 2023, 8 pour les cinq premiers mois de 2024.

« Les fonctionnaires de police de la brigade criminelle se déplacent 24 heures sur 24 sur les lieux, font les constatations, l’enquête de voisinage, auditionnent des témoins. Il faut faire vite ! », explique la commissaire Blanc-Pichy. Tout ceci se fait en liaison avec le pôle criminel du parquet pointois (2 magistrats) et les juges d’instruction (4 pour un volume annuel de 80 à 100 dossiers).

« Il y a une grande motivation pour élucider les affaires ! », affirme Camille Blanc-Pichy, dont l’équipe réduite travaille en permanence avec la police scientifique et les autres services. Mme Blanc-Pichy gère aussi la brigade de répression du banditisme (BRB) pour les vols à main armée, l’ancienne PJ, et les investigations de proximité, en tout 270 fonctionnaires de police.

André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com

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