Pour la énième fois, la compagnie Air Antilles est sur le devant de l’actualité. Malgré les signes de reprise (molle), la compagnie connaît de nouveau des difficultés, mises en avant par trois syndicats de pilotes, personnels de bord et au sol.
Dans un communiqué, le SNPL France ALPA, SNPNC/FO et l’UNSA Aérien expliquent avoir « multiplié les alertes concernant la situation critique de notre compagnie aérienne SEML Air Antilles. Malgré nos courriers et nos rencontres, aucune décision concrète n’a été prise pour arrêter la dégradation de l’exploitation. Nos dernières demandes d’une nouvelle rencontre restent lettres mortes. »
Les représentants des salariés dénoncent, pour préciser leur inquiétude, des « annulations de vols, passagers livrés à eux-mêmes sans information, salariés épuisés, sous-effectifs chroniques et pressions de l’encadrement (…) Nous refusons que cette dérive perdure plus longtemps. »
Le tandem Samuel Braconnier-Nicolas d’Hyèvres fonctionne-t-il vraiment ? En tout cas, ils ont obtenu, de mois en mois, le renouvellement de la licence de vol par l’Aviation Civile.
La dernière fois. « Par arrêté en date du 30 septembre 2025, la licence d’exploitation d’Air Antilles est renouvelée pour
quatre mois, marquant une étape cruciale dans le développement de la compagnie aérienne.
Cette décision fait suite aux négociations constructives menées avec les services de l’État et les ministères concernés. Elle vise à assurer la continuité territoriale et à soutenir le développement d’Air Antilles, qui joue un rôle économique et social vital dans les territoires antillais », affirmait la direction le 30 septembre.
Depuis, la Collectivité de Saint-Martin a remis sur la table 3 millions d’euros pour faire face aux dépenses courantes — salaires, entretien de la flotte.
« Depuis son retour en juin 2024, Air Antilles s’est imposée comme un acteur incontournable pour les habitants des îles françaises des Caraïbes. Près de 100 000 passagers ont déjà voyagé avec la compagnie depuis le début de l’année, dont près de 30 000 rien qu’au mois d’août. Le taux de remplissage des avions a été de 80 % en août au départ de Saint-Martin. Il est important de souligner que, sans Air Antilles, de nombreux Saint-Martinois n’auraient pas trouvé de places disponibles dans les avions plus de la moitié du temps depuis janvier. Cette hausse de trafic de 15% témoigne de l’importance d’une dynamique concurrentielle saine dans le ciel des Antilles, apportant des bénéfices directs à nos concitoyens et à l’économie locale », expliquait alors la direction. En fait c’est seulement en août que le taux de remplissage a été satisfaisant. Les autres mois… c’est autre chose. Si on enlève les 30 000 passagers d’août, ça fait moins de 10 000 passagers par mois, 330 par jour, aller-retour, sur l’ensemble des destinations — Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Guadeloupe, et Martinique — assurées par la compagnie avec 5 avions. C’est peu.
Ainsi, Air Antilles semble en sursis permanent, ce qui peut être stressant pour les salariés, ce qui influe sur les services rendus aux passagers.
Louis Mussington, président de la Collectivité de Saint-Martin, président du conseil d’administration d’Air Antilles, a rencontré Ary Chalus, il y a quinze jours, pour lui faire part de ses préoccupations et lui demander de soutenir la compagnie.
Les observateurs s’accordent à dire qu’une entreprise qui a besoin de fonds publics pour subsister n’est qu’une entreprise en sursis… Reste qu’Air Antilles assure, pour les Saint-Martinois, une possibilité supplémentaire de voyager vers la Guadeloupe ou la Martinique pour affaire, notamment, quand l’autre compagnie affiche complet.
Ce rôle de roue de secours d’Air Caraïbes pourra-t-il durer ? A suivre…
André-Jean Vidal
























