Guadeloupe. Séminaire PAC-POSEI : il faut se bouger !

Dans un contexte européen marqué par des menaces sur le POSEI, la Région Guadeloupe a réuni les acteurs agricoles pour décrypter la PAC et les enjeux du POSEI.

Mercredi après-midi, salle comble à l’Espace régional du Raizet, aux Abymes : tous les représentants du monde agricole et associé étaient présents pour entendre Yves Madre, ingénieur agronome, président du think tank Fram Europe.

L’objectif de cette rencontre était triple : renforcer la compréhension collective des outils européens clés (PAC, POSEI, FEADER, accords internationaux), mesurer leurs impacts concrets sur les filières locales, et construire une position commune et affirmée de la Guadeloupe face aux enjeux stratégiques de Bruxelles.

Ary Chalus :

Ce rendez-vous s’inscrivait dans une séquence d’actions engagée depuis un an par la collectivité régionale, jalonnée d’alertes et de concertations, culminant avec l’adoption de la motion du 30 octobre 2025.

Ary Chalus sur le POSEI :

Afin d’apporter des réponses claires aux interrogations des filières, interprofessions et organisaIons professionnelles agricoles, la Région a mandaté Yves Madre.

Yves Madre :

Pendant près de deux heures, Yves Madre a exposé les faits : la Commission Européenne, proche de l’autisme, a totalement éliminé l’agriculture européenne, notamment celle des Dom, du projet de budget pour les prochaines années.

Ainsi, elle renvoie aux Etats membres le soin de doter d’aides adaptées les filières agricoles.

Or, pour compenser les inconvénients de territoires trop petits, l’éloignement des sources d’approvisionnement en intrants et de marchés, les Régions ultrapériphériques, dont les Outre-mer français, perçoivent des aides, fruits d’une solidarité voulue par la Commission Européenne il y a quelques années.

Que veut la Commission Européenne ? Consacrer ses fonds, qui sont aussi des fonds abondés par les pays membres, dont la France, à la défense (la guerre en Ukraine est une véritable obsession), au soutien de politiques en faveur de la coopération mondiale, etc.

Yves Madre a fait une analyse des interactions entre le POSEI, la PAC, le FEADER et les accords internationaux, appliquée au contexte guadeloupéen. Si le POSEI, La PAC, le FEADER sont transférés sous forme d’enveloppe globale à l’Etat, il est à craindre que les priorités soient donnés aux filières hexagonales au détriment des filières ultramarines.

Wilhem Monrose, de KDA (Kolektif des Agriculteurs) :

Une mise en perspective des impacts de ces dispositifs européens sur les filières agricoles a été faite : la canne, la banane, les produits de la diversification ne sont pas réellement compétitifs face à la concurrence. Seules les aides permettent de conserver ces filières qui emploient des milliers de salariés et produisent des richesses locales.

Que faire ? Pas du lobbying, dépassé, mais être une force de proposition et s’unir localement et avec les autres régions ultramarines, voire avec des filières voisines hexagonales pour peser sur la Commission Européenne et conserver ici et là les aides qui ne sont pas des aumônes mais une nécessaire solidarité européenne.

Patrick Dollin, président de la Commission Verte de la Région :

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