Gardien du patrimoine naturel, le Parc national de la Guadeloupe, à l’approche des 50 ans de l’éruption de la Soufrière, se pose aussi en acteur de la préservation de la mémoire et de sa transmission.
En Guadeloupe, le Parc national a fait de la Journée nationale de la résilience un moment chargé de souvenirs, festif et résolument tourné vers l’avenir. La soirée commémorative des 50 ans de l’éruption de la Soufrière, organisée au siège du Parc national à Montéran (Saint-Claude), lundi 27 octobre, a réuni des élus (de Baillif, Basse-Terre, Saint-Claude…), des scientifiques (de Guadeloupe et de Montserrat), les partenaires du Parc, mais aussi des témoins de l’évacuation de Saint-Claude vers d’autres communes. Ils ont partagé avec le public leurs souvenirs de cet événement qui les a profondément marqués : l’émotion, la forte affluence sur les routes avec des véhicules roulant au pas vers la Grande-Terre, l’arrivée dans les autres communes, l’adaptation à une nouvelle vie, loin de chez eux, le petit nom, « Magma », dont étaient affublés ceux qui étaient arrivés de Saint-Claude couverts de cendre, l’organisation scolaire avec des cours en matinée pour les uns et dans l’après-midi pour les autres…
« Le Parc national se place, dès cette fin d’année, dans la perspective de la commémoration des 50 ans de l’éruption de la Soufrière, explique Harry Ozier-Lafontaine, directeur du Parc national de la Guadeloupe. Ce sera un moment très fort : il est important de se remémorer comment cet événement, ce choc, ce traumatisme a été vécu par différents témoins. On peut voir comment un événement majeur, telle qu’une éruption peut avoir des conséquences très fortes sur les comportements : le rejet des populations qui se sont massivement déplacées, la résilience pour s’adapter, prendre de nouvelles habitudes pour vivre dans son nouvel environnement… Par rapport au risque d’éruption qui fait partie des phénomènes, comme les cyclones, les tremblements de terre… qui peuvent toucher la Guadeloupe, et les îles voisines, il faut se préparer, que les nouvelles générations soient prêtes. »



Un futur documentaire déjà labellisé
L’impact humain de cette catastrophe naturelle – une parmi celles à laquelle la Guadeloupe est assujettie – sur les populations sera le fil conducteur du volume 2 du documentaire Soufrière que portera le Parc national de la Guadeloupe.

Labellisé lors des Journées nationales de la résilience, le projet, tourné vers l’apprentissage de la résilience face à un événement majeur, devrait aboutir courant 2026. Un documentaire qui rappelle qu’au-delà de la sanctuarisation des espaces naturels de Guadeloupe, le Parc national développe certaines valeurs : la solidarité, la résilience…
« Le Parc national est aussi très concerné par l’aspect humain, commente Harry Ozier-Lafontaine. Il est important que nous puissions initier des pratiques qui permettent d’affronter certains risques : comment se préparer à réagir, à se reconstruire, à se regénérer… ».
Le volume 2 de Soufrière, en cours de réalisation, permettra notamment de préserver – et transmettre – les témoignages de ceux qui ont vécu l’éruption de la Soufrière en juillet 1976.
Cécilia Larney
 
								 
															














 
								 
								
 
								










