Guyane. Sommet sur l’Amazonie : « On n’a encore une fois pas voix au chapitre », dénonce le porte-parole de la Collectivité territoriale

Les huit pays qui s’étendent sur les forêts amazoniennes, en Amérique du sud sont réunis depuis mardi au Brésil pour sauver la plus grande forêt tropicale du monde. Le président Macron ne s’y est pas rendu. De plus, aucun représentant de la Guyane n’a été convié.

« Il faut absolument écouter ce que les gens qui vivent sur les territoires ont à dire », estime la Collectivité territoriale de Guyane.

« On est vraiment dans l’incompréhension totale. D’abord parce qu’Emmanuel Macron décline l’invitation. Puis, parce que la Guyane n’est absolument pas associée à cette décision ni à cette manifestation. Nous sommes concernés par les problématiques de déforestation, d’orpaillage illégal et de reconnaissance des droits des populations autochtones. On n’a encore une fois pas voix au chapitre, on sera spectateurs des discussions qui se font dans un espace amazonien, où nous sommes situés géographiquement, mais en réalité où nous sommes complètement isolés politiquement. C’est d’autant plus problèmatique quand le président Emmanuel Macron utilise la position de la Guyane et de la forêt amazonienne pour avoir une voix sur la scène internationale sud-américaine. Et lorsqu’il s’agit d’être à la table des négociations, on voit qu’il n’y a plus personne. On ne comprend pas qu’il n’y ait pas eu au moins la ministre des Affaires étrangères », a dit Thibault Lechat-Vega, 3e vice-président de la Collectivité territoriale de Guyane chargé des affaires européennes et institutionnelles, porte-parole de la collectivité, sur franceinfo mardi 8 août.

Il regrette l’attitude du gouvernement alors que la Guyane est dans un processus d’autonomisation qui implique qu’elle puisse assister à ce type de rencontre concernant des problématiques communes avec les autres régions amazoniennes.

« Nous subissons toutes les problèmatiques qu’il y a en Amazonie française. On a l’impression qu’il y a une espèce de mise sous cloche du territoire de la Guyane pour en faire une espèce de grand exemple de ce qu’on fait de mieux en matière de préservation de l’environnement, en oubliant qu’il y a des gens qui habitent sur ce territoire. Il faut absolument écouter ce que les gens qui vivent sur les territoires ont à dire et ce qu’ils attendent. (…)

En Guyane, plus de 50 % du territoire est concerné par une norme de protection environnementale. Ce sont 12 tonnes d’or qui sont extraites chaque année avec du mercure qui empoisonne les rivières et les populations autochtones. Derrière cette espèce d’affichage, d’écologie de comptoir de café, la réalité est bien autre. On a des populations qui souffrent jusqu’au cœur du parc amazonien qui, elles, demandent à ce qu’on respecte leur environnement, mais qui ont aussi envie d’avoir accès à l’électricité, à l’eau potable et à l’éducation pour leurs enfants. La question c’est comment on concilie ces aspirations légitimes et l’ambition de protéger notre environnement. Aujourd’hui, la réalité c’est qu’on ne fait ni l’un, ni l’autre. »

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