Derrière les bonnes manières et les sourires de façade en public, il y a une lutte au couteau pour le pouvoir à l’approche du 7 février 2026.
Après l’acte I, la tentative de coup de force contre le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, l’acte II se joue. Des Conseillers présidentiels refusent de respecter la ligne tracée dans le sable par la communauté internationale, inquiète des conséquences d’un chambardement, au nom de la lutte pour le pouvoir et d’autres intérêts que l’on ne met jamais en avant. La confrontation s’est cristallisée en milieu de semaine, jeudi 18 décembre, lors du Conseil des ministres. « Ce Conseil des ministres s’est terminé en queue de poisson », a appris Le Nouvelliste d’une source, au parfum de la dichotomie des forces en présence au sein du CPT.
Des inculpés dans le scandale de corruption de la BNC, rejoints par d’autres conseillers présidentiels, ont montré leurs cartes et affiché leurs ambitions. Ils veulent des postes, des ministères régaliens, des directions générales et ne jurent que par le renvoi du directeur général de l’ULCC, Hans Ludwig Joseph, a indiqué une source, soulignant qu’un cap a été franchi. Ce groupe veut renverser Laurent St-Cyr et le remplacer par un conseiller président plus conciliant, avons-nous appris.
Si le renvoi du directeur général de l’ULCC est présenté comme « une obsession des inculpés de la BNC », d’autres sources soutiennent que le chambardement recherché par ce groupe de conseillers vise à partager le pouvoir avec une nouvelle coalition à l’approche du 7 février 2026. Ils veulent assurer leurs arrières. Il y a également des objectifs économiques poursuivis comme la finalisation de certains contrats juteux. La bataille n’est pas que politique. Il y a des contrats non finalisés pour des montants importants dans des secteurs clés de l’économie où le monopole demeure la norme, a souligné une autre source, inquiète des conséquences de ce coup d’État mis en marche par des CP.
« C’est dangereux pour le pays et enfantin à la fois. Ce groupe veut défier la communauté internationale. Mais ces gens oublient qu’en politique il faut avoir deux choses: la légitimité et la force pour atteindre les objectifs fixés, a dit cette source au terme d’un constat que ces conseillers présidentiels n’ont ni force ni légitimité électorale. L’instabilité au sommet de l’État peut donner l’opportunité à d’autres acteurs, violents et anarchistes, d’agir », craignent certains.
Dangereux signaux
De l’autre côté, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé se rêve en Ariel Henry, en « PM-président ». Sa dernière sortie, en compagnie du ministre de l’Intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé, a des airs de déjà-vu. D’un temps où, le président René Préval s’appuyait sur les Casecs comme socle politique du parti politique « Inite ». Un signal partisan a été envoyé par le Premier ministre et son ministre de l’Intérieur. C’est une faute politique commise par des responsables d’Etat censés être neutres, sans affiliation ni attache politique par rapport aux élections annoncées en 2026, redoutent certains.
Source : Le Nouvelliste
Lien : https://lenouvelliste.com/article/262724/lacte-ii-dun-coup-de-force-se-joue-au-sommet-de-letat


























