L’ambassadeur d’Haïti à Washington, Lionel Delatour, au moment de partager « une autre vision que nous devons concrétiser afin de jeter les bases qui permettront à Haïti de développer son économie et de fournir des emplois à son formidable peuple », a soutenu que « notre frontière terrestre fait partie des défis auxquels Haïti est confrontée en matière de sécurité et de criminalité organisée » lors d’un cocktail organisé dans le cadre des efforts pour le renouvellement de la loi Hope/Help, mercredi 10 septembre 2025.
« Les mêmes réseaux de gangs qui terrorisent certaines zones de Port-au-Prince contrôlent également le commerce à la frontière avec la République dominicaine. Toutes sortes de transactions commerciales, licites et illicites, traversent la frontière hors du contrôle du gouvernement haïtien et hors de portée des douaniers haïtiens, qui sont en infériorité numérique et ne peuvent être présents aux postes-frontières légaux entre les deux pays », a dit l’ambassadeur Lionel Delatour, soulignant que « nos amis de la République dominicaine connaissent ce problème et beaucoup partagent notre préoccupation à ce sujet ».
« Non seulement nous assistons à un trafic d’armes, de drogue et d’êtres humains à la frontière, mais nous voyons également des camions chargés de marchandises – allant des barres d’acier aux boissons gazeuses – traverser la frontière sans payer aucun droit ni aucune taxe. Cela prive l’État haïtien de recettes dont il a cruellement besoin, sape les entreprises haïtiennes légitimes qui fabriquent des produits compétitifs et alimente une concurrence déloyale, non taxée et non réglementée, tout en enrichissant les réseaux criminels organisés. À moins que la frontière ne soit contrôlée efficacement, les problèmes liés à la criminalité et à la sécurité resteront hors de portée, et l’économie légitime d’Haïti continuera d’être compromise et sapée », a souligné le diplomate haïtien.
Le soutien dominicain et l’expertise internationale
« Pour mener à bien cette initiative, il faut le soutien supplémentaire du gouvernement dominicain, qui subit également les conséquences négatives de ce commerce criminel sur ses recettes et ses entreprises légitimes, et un dialogue constructif a été engagé à ce sujet. Mais il faut un plan détaillé et efficace, s’appuyant sur l’expertise internationale, la technologie et le soutien en matière de sécurité, pour mettre fin à cette contrebande criminelle », a soutenu Lionel Delatour. « Là encore, nous partageons la vision de frontières sûres et bien réglementées qui favorisent la circulation légale des personnes et des marchandises et mettent fin à l’exploitation illégale de l’insécurité frontalière par les gangs criminels », a dit le diplomate haïtien.
Source : Le Nouvelliste
