La localité de Pont-Sondé de la cinquième section communale de Saint-Marc, à l’initiative de l’organisation sociale Pont-Sondé d’Abord, a commémoré, vendredi 3 octobre 2025, le premier triste anniversaire du massacre nocturne qu’elle a subi le 3 octobre 2024, par un requiem, une marche funéraire solennelle et un cercle de méditation en mémoire des victimes.
À la paroisse Sacré-Cœur de la communauté, la cérémonie religieuse a été animée liturgiquement par la Chorale sous les consignes des maestros Jude Rébonis et Ermitha Jean Pierre.
Accueilli par les Kiros de l’église, les familles, les amis et les connaissances des disparus ont prié pour le repos de leurs âmes.
« 3 octobre 2024 – 3 octobre 2025 ; cela fait exactement un an depuis que nous avons vécu cet événement tragique. Nous avions tous été témoins de cette journée de deuil, cette journée d’amertume », a rappelé le révérend père Renald Célus, introduisant la messe religieuse, qui a réuni des centaines de personnes venues de divers lieux.
Prédicateur du jour, le diacre Richenord Dénaret soutient « que désormais, dans notre pays, la vie humaine n’a aucune importance », affirmant que « chaque homicide commis librement sur le territoire est un échec de l’État. » S’interrogeant sur la raison d’être de la Police nationale d’Haïti, le théologien catholique a fait savoir que « des milliers de policiers protègent le pouvoir des membres du Conseil présidentiel de la transition pendant qu’aucun policier n’est disposé et disponible à sécuriser la vie de la population. »

Au nom de toutes les familles des victimes du massacre, l’ingénieur Ernest Austin a pris la parole pour demander « jusqu’à quand Pont-Sondé et ses zones environnantes trouveront- elles justice ? Jusqu’à quand le règne de l’impunité prendra-t-il fin ? » Pour lui, « il est temps de fermer le robinet de sang dans le pays. » Monsieur Austin a exigé « justice, sécurité et respect de la vie » en Haïti. « Les quelques Sondelais qui n’abandonnent point la terre natale, y passent leur journée et rentrent à Saint-Marc le soir pour dormir dans des lieux publics », a-t-il souligné.
De toutes les autorités de la juridiction, seule la présence du commissaire du gouvernement, Me Venson François, a été remarquée. Félicité par le père Renald Célus « pour sa volonté, ses activités et sa combativité dans la lutte antigang », il a été loué par les familles des martyrs.
La marche funéraire mémorielle s’est transformée en une manifestation populaire où la foule chantait et criait « Justice », « Fòk Savyen kraze », « Ponsonde p ap tèritwa pèdi ». Arrivée devant l’entrée principale de l’Organisme de développement de la Vallée de l’Artibonite (ODVA), la foule s’est retournée en direction du Carrefour de Pont-Sondé, où un billboard, affichant des photos et les noms des cinquante personnes tuées, est dressé.
Un cercle de méditation a été formé au Carrefour de Pont-Sondé en souvenir des corps sans vie qu’on y apportait l’an dernier. Des dizaines de bougies ont été allumées et déposées autour d’un tronc d’arbre sous le billboard. Là, le commissaire du gouvernement, Me Venson François, dans un bref discours, a rassuré les Sondélais que « justice sera rendue au peuple. »
Source : Le Nouvelliste
Lien : https://lenouvelliste.com/article/260530/massacre-de-pont-sonde-les-sondelais-sen-souviennent