Inflation : pas de phénomène généralisé, mais « des pratiques contestables »

L’enquête menée par la Commission des affaires économiques du Sénat sur l’origine de l’inflation des prix des produits de grande consommation révèle « quelques pratiques contestables », mais « pas de phénomène généralisé ».

Selon la Commission des affaires économiques du Sénat, il ne semble pas y avoir de phénomène généralisé de hausses injustifiées des tarifs de la part des industriels vis-à-vis des distributeurs, sauf exceptions.

Les demandes de hausses de prix sont en effet largement liées à la flambée spectaculaire du coût des matières premières, qui place les industriels face au choix suivant : les répercuter dans leurs tarifs, ou comprimer leurs marges, déjà malmenées par neuf années de déflation des prix.

Source : Commission des affaires économiques – Sénat

Du simple au triple

L’inflation, qui a atteint 5,8 % en juin pour les produits alimentaires, est bien davantage expliquée par des sous-jacents « concrets » comme la reprise économique soudaine, les aléas climatiques extrêmes et la guerre en Ukraine, que par un gonflement artificiel des prix.

En revanche, indique la Commission des affaires économiques, « quelques pratiques contestables ont été mises au jour par le groupe de suivi, dans un climat de tensions inédites entre industriels et distributeurs » lors des renégociations commerciales actuelles :

  • certains distributeurs augmenteraient les prix en rayons alors même qu’ils ont refusé, en amont, les hausses de tarifs qui leur étaient demandées. Par ailleurs, ils « gagneraient du temps » en laissant les renégociations s’éterniser, afin de s’approvisionner à l’ancien tarif, moins élevé
  • des hausses de tarifs pour un même produit (l’eau minérale, les glaces, les bières) peuvent aller du simple au triple d’un industriel à l’autre

Redonner du pouvoir d’achat aux ménages

À la rentrée, l’inflation devrait donc se poursuivre pour atteindre entre 7 % et 10% (soit jusqu’à 45 € par mois pour un panier moyen).

Par ailleurs, la loi « Egalim 2 », dont le groupe de suivi a dressé une première évaluation, semble avoir plutôt bien fonctionné pour protéger le revenu agricole. Elle est cependant, par construction, source d’inflation.

Pour Sophie Primas, présidente de la commission, « combinée à l’augmentation du prix de l’énergie (+33,1 % en juin 2022 sur un an), l’inflation des prix des produits de grande consommation ampute significativement le pouvoir d’achat des Français. Cela plaide, non pas pour une politique de chèques dispendieuse et éphémère, mais pour une politique ferme de revalorisation du travail et notamment de défiscalisation et de socialisation des heures supplémentaires ».

Des alertes ignorées par le gouvernement

Daniel Gremillet, sénateur.

« De toute évidence, si les distributeurs acceptent les hausses liées aux matières premières agricoles, ils refusent catégoriquement celles liées aux matières premières industrielles comme l’énergie, l’emballage ou le transport, indique Daniel Gremillet, président du groupe de suivi de la loi Egalim.

Plus de la moitié du besoin exprimé par les fournisseurs est simplement ignoré. C’est exactement l’écueil principal de la loi Egalim 2 sur lequel nous avions alerté en 2021, sans que le gouvernement ne s’en soit soucié ».

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