Les nouvelles inattendues concernant Haïti se bousculent.
Mercredi 4 juin, c’est l’administration américaine qui a tapé avec un énorme massue sur la tête des Haïtiens avec des mesures migratoires restrictives.
Jusqu’au moment de mettre sous presse, aucune autorité américaine ne s’est prononcée pour expliquer les détails pratiques induits par la décision du président Donald Trump.
Les uns et les autres tentent d’interpréter l’executive order, mais, en fait, rien n’est clair. Il faudra attendre.
Jeudi 5 juin 2025, vers midi, les Haïtiens ont pris connaissance d’une lettre signée du président dominicain et de tous ses prédécesseurs vivants, adressée aux 15 présidents des pays membres du Conseil de sécurité. Le document apporte un appui sans équivoque à la proposition du Secrétaire général des Nations unies pour que la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité devienne une vraie mission des Nations unies.
Cette proposition du chef de l’ONU, António Guterres, qui date de quelques mois, n’a pas eu de suite depuis. La démarche des Dominicains va dans le sens de leurs intérêts et dans le sens de ceux d’Haïti.
Les observateurs n’ont pas manqué de remarquer qu’il n’existe aucune démarche similaire de la part des autorités haïtiennes. Haïti et son CPT vont-ils emboîter le pas ou continuer à souhaiter une résolution miraculeuse de la crise sécuritaire ?
La journée de jeudi tirait à sa fin quand la nouvelle du vote d’une résolution par l’Assemblée nationale française est parvenue en Haïti.
« L’Assemblée nationale a approuvé jeudi une proposition de résolution appelant à « étudier le processus de restitution de la double dette imposée à Haïti », il y a 200 ans, en échange de la reconnaissance par le roi Charles X de l’indépendance de l’ancienne colonie », peut-on lire dans une dépêche de l’Agence France Presse (AFP).
La résolution invite le gouvernement français à reconnaître l’injustice faite à Haïti, considérer ses conséquences, et sur la question des réparations, l’invite à une « prise en considération des demandes de remboursement et à étudier le processus de restitution de la double dette. » Il appelle à la mise en place d’une commission indépendante et à « soutenir les initiatives s’inscrivant dans une démarche de justice réparatrice et particulièrement les initiatives franco‑haïtiennes à portée mémorielle », poursuit la dépêche.
Cette initiative de la représentation nationale française fait suite à la prise de parole en avril dernier du président Emmanuel Macron sur la question de la rançon de l’Indépendance haïtienne payée à la France.
Après 200 ans, c’est la première fois que des officiels français abordent le sujet à de tels niveaux.
Pour le moment, on attend du gouvernement haïtien une position précise sur la question et la nomination formelle des membres devant faire partie de la commission binationale qui doit se pencher sur la double dette.
Depuis le 17 avril dernier, on dirait que les membres du gouvernement haïtien et de la présidence ont évacué le sujet de leur préoccupation.
La France, la République dominicaine et les États-Unis d’Amérique ont une politique envers Haïti, prennent des décisions, alors qu’ici nos chefs sont perdus dans la gestion de leurs privilèges et autres petits scandales quotidiens.
Source : Le Nouvelliste (Frantz Duval)