Les Martiniquais boudent la consultation du plan chlordécone IV

Présenté par le préfet de Martinique, Stanislas Cazelles, le 18 novembre, le plan Chlordécone IV est soumis à l’analyse de la population jusqu’au 18 décembre.

Les Martiniquais sont sollicités pour donner un avis sur les orientations proposées et de transmettre des propositions complémentaires sur le nouveau dispositif de lutte contre les pesticides proposé par l’Etat. Peu nombreux sont ceux qui participent à la campagne disponible via Internet ou consultable en mairie.

Les arguments du renoncement sont sensiblement les mêmes, que l’on interroge les élus ou la population : le plan arrive trop tard, manque d’ambition et n’a pas tenu compte, en amont, des revendications et indications formulées déjà par les scientifiques ou les écologistes. Le consensus n’étant pas respecté au préalable, de l’avis général, c’est naturellement que le plan Chlordécone IV n’est pas suivi. Pour autant, le projet de plan a été bâti grâce à la consultation active de plusieurs groupes de travail, mis en place sous l’égide des préfectures de Martinique et de Guadeloupe, associés aux services de l’Etat, les collectivités, les associations et les organisations professionnelles.

« Protéger au mieux la population. »

 « Au-delà de l’objectif de construire un plan qui réponde aux besoins de la population et qui l’accompagne dans tous les domaines impactés par la pollution, l’ambition est aussi de réaliser un travail commun – État, collectivités locales et société civile – pour protéger au mieux la population antillaise de cette pollution environnementale durable et prendre en charge tous ses impacts », estiment les services de l’Etat pour donner crédit à la consultation populaire.

Un plan jugé « incomplet »

Les représentants locaux ne l’entendent pas du tout de cette oreille, tenant compte du passif en matière de consultation populaire. Le gouvernement aura donc la main sur le dossier en dépit du fait que la société civile martiniquaise estime qu’il est incomplet. Selon ce nouveau plan, il s’agirait, autour de six stratégies, recherche, formation-éducation, santé-environnement-alimentation, santé-travail, socio-économique et communication, de couvrir l’ensemble des enjeux et priorités pour la population, dans le cadre d’une gouvernance interministérielle renforcée au niveau local et national.

Rodolf Etienne

92 millions d’euros de 2021 à 2027

Ce nouveau plan envisage d’effacer de l’environnement toute trace du pesticide et d’indemniser les victimes, soit plusieurs centaines de milliers de personnes. Une enveloppe de 92 millions d’euros a été votée pour la période 2021/2027, avec pour priorité l’identification des victimes d’empoisonnement au pesticide utilisé aux Antilles, de 1972 à 1993. La chlordécone est reconnue comme perturbateur endocrinien neurotoxique et reprotoxique et est classé cancérigène depuis 1979 par l’Organisation Mondiale de la Santé.

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