Renaud Jouye de Grandmaison est mort. Serge Letchimy, président de la CTM, lui rend hommage.
« C’est avec une profonde émotion et un infini respect que je rends hommage aujourd’hui à Renaud Jouye de Grandmaison, figure majeure de l’histoire politique, sociale et culturelle de la Martinique. Un frère de pensée, un compagnon de route, un homme de fidélité, de conviction et d’action.
Renaud, c’est d’abord une conscience. Une conscience politique, forgée dans les luttes de l’émancipation, nourrie par la force du verbe césairien et ancrée dans un amour inaltérable pour notre peuple. I
l fut de ceux qui, dès les premières heures du Parti Progressiste Martiniquais en 1958, ont cru avec foi et rigueur dans l’idéal d’une Martinique digne, responsable et fraternelle.
A ses côtés, Aimé Césaire savait pouvoir compter sur un homme de devoir, profondément engagé et inlassablement travailleur.
Son parcours est l’expression d’un militantisme exemplaire : de l’AGEM à l’OJAM, du secrétariat général à la mairie de Fort-de-France aux bancs du Conseil général, Renaud a toujours fait du service à la population sa priorité.
A Fort-de-France, il a marqué la ville de son empreinte, coordonnant les grands projets structurants qui continuent aujourd’hui d’en dessiner le visage et qu’il a menés avec rigueur, humilité et vision.
Mais au-delà du bâtisseur, c’est l’homme que je veux saluer. L’homme de loyauté, de culture et de profondeur. Renaud était un homme de dialogue, un homme d’écoute, mais aussi un homme d’exigence. Il savait dire les choses avec franchise, sans détour, dans le respect des convictions de chacun. Il aimait profondément la Martinique et croyait en sa capacité à écrire sa propre histoire.
Je garde de nos échanges la chaleur d’une fraternité sincère et la densité d’une pensée politique toujours tournée vers le progrès. Son départ laisse un vide immense dans notre famille politique, mais son héritage est là, vivant, exigeant, fécond.
J’adresse à sa famille, à ses proches et à tous ceux qui l’ont côtoyé, mes sincères condoléances et l’expression de ma gratitude et de mon affection la plus profonde.
Renaud, ton engagement restera une lumière sur notre chemin. »
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Né en 1936, Renaud Jouye de Grandmaison s’engage dès ses jeunes années en politique. Membre de l’Association de Groupement des Étudiants Martiniquais (AGEM), puis de l’Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste Martiniquaise (OJAM) en 1963, il s’inscrit dans les luttes anticolonialistes et progressistes du moment.
Il participe en 1958 à la fondation du Parti Progressiste Martiniquais (PPM), aux côtés d’Aimé Césaire et Pierre Aliker,dont il devient un cadre important. En 1967, il est nommé secrétaire général à l’organisation et à la propagande du parti.
Il intègre d’abord l’administration de l’Hôpital du Lamentin avant de devenir secrétaire général de la mairie de Fort-de-France. Il occupera cette fonction jusqu’à sa retraite.
Renaud de Grandmaison a impulsé de nombreux chantiers : le SERMAC, l’AMEP, le stade de Dillon, l’usine d’Incinération, le bâtiment administratif et le port de plaisance de l’Etang Zabricot.